RETRO 28 AOUT
Romdhan Zmen
Nostalgie et enseignements
Un beau moment que ce Romdhan Zmen (Ramadhan d’antan) où se décline la télé d’antan, des années 70 et 80, entre noir et blanc et couleur. Les images de figures de la chanson et du théâtre dans leurs œuvres et dont hélas certaines ont disparues, défilent sur l’écran. On remonte le temps avec délectation, on se remémore ou on découvre des pages de l’histoire à la fois artistique, culturelle et télévisuelle du pays
Dans l’un des numéros de ce rendez-vous diffusé, depuis la deuxième quinzaine de Ramadan, en deuxième partie de soirée, s’affiche au bas de l’écran : Année 1972. C’était du temps où la télé tunisienne n’était pas encore en couleur. Apparaît à l’écran le défunt Mohamed Jarrari, le père de la chanson humoristique tunisienne, seul dans le studio, calé dans un fauteuil, il écoute les questions posées en off par une voix féminine juvénile, l’air sérieux, il y répond. Mais quand, à titre d’illustration, l’une de ses chansons les plus célèbres, en l’occurrence, El Karrita, est diffusée la magie opère, des paroles croustillantes et cocasses et un air populaire des plus faciles à retenir interprétés avec verve et éloquence. Idem pour les extraits consacrés aux morceaux choisis concoctés par Feu Hédi Jouini enregistrés et diffusés en noir et blanc en 1972 dont Ya Mahsouna, Hobbi yatbadel ytjadded.
Premier enseignement : la chanson humoristique, sous nos cieux, avait ses lettres de noblesse surtout avec des pointures de la trempe de Jarrari, Jaziri, Mourali, Semlali et nous en passons. Or, aujourd’hui ce genre a pratiquement disparu. Il est temps qu’il renaisse de ces cendres surtout que les temps, après la révolution le permettent à nouveau, que l’humour soit social ou politique.