dimanche 6 janvier 2013



NOUVEAU MOT de Jean d'Ormesson. L'INAPTOCRATIE

> INAPTOCRATIE : un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d'un nombre de producteurs en diminution continuelle.
Je suis pleinement favorable au mariage gay, mais seulement entre politiciens.
Tout ce qui peut contribuer à leur non-reproduction est un bienfait pour tous !

vendredi 4 janvier 2013

remaniement ministériel, Isie, ISM et Haica


La Troika met les bouchées doubles

 Une réunion regroupant le chef du gouvernement Hamadi Jebali et vingt représentants des trois partis au pouvoir s’est tenue le 1er janvier 2013, au siège d’Ennahdha à l’Ariana, afin d’examiner les modalités du remaniement ministériel prévu et tant attendu et qui serait annoncé à la veille du 14 janvier 2013.
Les modalités de la mise en place des trois instances électorale, judiciaire et médiatique : l’Isie (Instance supérieure indépendante des élections), l’ISM (Instance supérieure de la magistrature) et la Haica (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle), instances incontournables pour des élections transparentes et démocratiques, ont été au cœur des discussions tenues à cette occasion.
«Au cours de la réunion, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a présenté, dans ce sens, une feuille de route conforme à la vision des représentants réunis d’Ennahdha, d’Ettakatol et du CPR», nous a confirmé une source digne de foi.

RETRO 30 dec

Si c’est ça «la conscience de la révolution», on n’en veut pas !

Les séquences télévisées des troubles  ayant marquées le meeting de Nida Tounès du samedi 22 décembre à Djerba, viennent, encore une fois, remettre sur le tapis le phénomène de la violence politique. Plusieurs satellitaires se sont focalisées sur ces faits dont Ettounssia dans l’émission «Ettassiâ». Le reportage inaugurant le débat est éloquent : à l’image, en plein champs, une foule s’égosillent contre les centaines de participants au meeting du parti de Béji Caid Essebssi voulant les «dégager». On a même vu des protestataires  rappliquer sur des chevaux. On se serait cru en pleine révolution égyptienne ? A quand, donc, les chameaux?

Entretien avec Olfa Riahi à propos de ses révélations sur le ministre des Affaires étrangères


"J'ai atteint mon objectif..."

 L’affaire «Sheratongate» a connu hier de nouveaux développements : Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, a porté plainte contre la journaliste et blogueuse Olfa Riahi, qui a publié sur son blog, le 26 décembre 2012, des informations étayées par des documents, entre justificatifs et pièces comptables, présentés comme authentiques, révélant de fortes présomptions de malversation financière à son encontre.
«Le ministre aurait résidé à plusieurs reprises à l’hôtel Sheraton à Tunis aux frais du ministère des Affaires étrangères (MAE) bien qu’il dispose d’un domicile personnel proche de son lieu de travail et y aurait invité une femme dont il aurait payé un séjour d’une nuit». Ce que le ministre ne nie pas, déclarant que «cette femme est une parente, plus précisément une cousine, et qu’il a payé la nuit d’hôtel de son propre argent».
La blogueuse a révélé par ailleurs sur des plateaux de télévision d’autres informations sur le ministre rapportant qu’«un virement d’un million de dollars a été effectué directement par le ministère chinois du Commerce dans un compte au nom du MAE à la Société tunisienne de banque (STB), sans passer par le ministère des Finances, par le biais de la Trésorerie générale».
Soupçonnant le ministre de malversation financière, la blogueuse a demandé, donc, l’ouverture d’une enquête
Par ailleurs, un groupe de 25 avocats vient de porter plainte contre Rafik Abdessalem à la suite de ces révélations.
Ainsi, plaintes et contre-plaintes pleuvent, la journaliste ayant elle-même décidé de poursuivre en justice, outre Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, qui «l’a accusée de travailler pour Kamel Eltaïef», les avocats Fethi Laâyouni et Raja Haj Mansour, qui l’a traitée dans une vidéo de «femme de mauvaise vie» ainsi que 300 autres facebookers qui l’ont accusée d’être «une transfuge du RCD et un agent de puissances étrangères».
Cette affaire ayant fait couler beaucoup d’encre, de salive et suscité une pluie de plaintes et une grande polémique sur la Toile, la scène politique et médiatique, La Presse a donné la parole à Olfa Riahi qui évoque, ici, ses motivations et fournit d’autres explications sur toute cette affaire.

Testament intellectuel de Feu Cheikh Kameleddine Djait ou pacte des ûlamas tunisiens


Toutes les tentatives de couper le Tunisien de son identité sont vaines
 Par feu Cheikh Kameleddine DjaIt
• Nous appelons l’ensemble des Tunisiens à la vigilance et à l’engagement, au refus du séparatisme et de la confrontation, nous l’appelons à suivre la voie authentique de la Zeitouna, fondée sur une chaîne continue de transmission, à partir de sources pures. Nous affirmons qu’il n’est dans le droit de quiconque de modifier cette doctrine par  quelques preuves que ce soit, ou de la déformer ou encore de la dénaturer, la contredire ou la dénigrer 
La scène religieuse tunisienne connaît, depuis quelque temps, un curieux bouleversement : des idées et des doctrines étranges ou pour le moins étrangères aux Tunisiens se propagent. Aujourd’hui, des fetwas et des interprétations du Livre et de la Tradition du Prophète sont  fréquemment rendues par des personnes incompétentes, ne maîtrisant ni les sciences du Coran et du Hadith, ni le fikh et ses racines, essentiellement soucieuses d’effacer d’un trait toute une tradition religieuse se réclamant du rite malékite et du dogme acha’arite, dont les racines remontent à la conquête de l’Ifriqya. Face à ce déni de toute une histoire religieuse et à l’inculture théologique, le Cheikh Kameleddine Djaït, ancien mufti de la République, a produit, peu de temps avant son décès, survenu le 22 décembre 2012, le texte ci-après. Il y rappelle les constantes fondamentales de la religion musulmane en Tunisie et y dénonce les tentatives de couper le Tunisien de son identité profonde.
Ce texte initialement rédigé en arabe et publié dans sa version originale, dans le journal Le Maghreb, dans sa livraison du 15 décembre 2012, a été conçu par son auteur comme un véritable testament intellectuel. Intitulé «Pacte des ûlamas tunisiens», il exprime la vision éclairée de  l’école zeitounienne sur la vraie croyance et l’exercice des rites religieux.
La traduction ci-après a été élaborée par le doyen Yadh Ben Achour, neveu du défunt. Des notes de bas de page ont été ajoutées pour apporter au texte plus de clarté.
Nous, ûlamas  zeitouniens, leurs disciples et élèves, ainsi que tous ceux qui suivent leur doctrine,
Considérant les campagnes de dénaturation et de détournement de l’identité que connaît  actuellement notre pays, ainsi que les tentatives de couper le Tunisien de son passé et de ses glorieuses figures ancestrales, de son authenticité et de sa croyance fondée sur la tolérance, nous appelons à suivre cette Déclaration et affirmons ce qui suit :

mardi 1 janvier 2013

Disparition de Tarek Mekki, président-fondateur du mouvement la IIe Répuplique



Le père de "Dégage" tire sa révérence

  Tarak Mekki, président-fondateur du Mouvement de la IIe République, n’est plus. Décédé, hier à l’aube, à l’âge de 54 ans chez une amie à Hammamet suite à un malaise cardiaque. Rappelons qu’il avait subi, en août 2012, un pontage vasculaire au niveau des membres inférieurs.
L’inventeur du célèbre slogan phare de la révolution tunisienne «Ben Ali dégage» était l’un des premiers opposants  qui avait appelé au départ du dictateur depuis sa résidence au Canada où il était en exil volontaire depuis 2001.
Homme d’affaires et politique, il nargua l’ancien régime en dénonçant la dictature de Ben Ali et la corruption du clan familial dans une vidéo postée sur Internet le 12 juin 2007 avec paradoxalement, nous avait-il déclaré dans un entretien aux allures de testament accordé à La Presse, le 2 novembre 2012, la mise en exergue de cette formule : «J’ai peur qu’un jour vous regretteriez Ben Ali».
Mais il avait ajouté : «Ben Ali devait partir vu son legs catastrophique : un pays exsangue et meurtri par la pauvreté et la misère, le chômage, le régionalisme, la répression et la dictature et une Tunisie profonde au degré zéro du développement».
Il avait également demandé la destitution immédiate de Ben Ali et sa comparution devant une juridiction internationale pour corruption et torture, tout en appelant à la fondation d’une deuxième République.
Il avait aussi créé et posté sur Internet, depuis le Canada, la série sarcastique «Les Mille et une Nuits» où il tournait en dérision Ben Ali, son épouse et son clan, mais aussi la justice et la corruption qui rongeaient le régime. Mieux, anticipateur et intuitif, certaines de ses vidéos qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux profilaient ce qui se passe aujourd’hui sur la scène politique.
Il avait résisté à toutes les offres pécuniaires et autres appâts juteux proposés par Ben Ali, via des «envoyés spéciaux à Montréal» afin de le retourner et de le récupérer. Tentative vaine.
Ce qui l’avait poussé à entrer en politique, nous avait-t-il confié dans sa dernière longue intérview à un média tunisien, c’est «son ras-le-bol des opposants de Ben Ali, qu’il estime «être de mauvais communicateurs». 
Il créa donc un site nommé «La IIe République» et y déposa un programme en 24 thèmes économiques, politiques, sociaux, culturels, etc. 
Après le déclenchement de la révolution, le 17 décembre 2010, il s’adressa aux internautes tunisiens, les exhortant à «chasser Ben Ali». 
Ce qui fut fait le 14 janvier 2011, date après laquelle il rentra au bercail. 
Electron libre, il rejeta tout compromis avec l’opposition tunisienne sur laquelle, tout comme sur Ben Ali, il décocha ses flèches acérées. Il refusa de se présenter aux élections du 23 octobre 2011. 
Même s’il n’était pas très présent sur la scène politique après le 14 janvier, déplorant «l’embargo médiatique» dont il était l’objet,  il fonda au printemps 2012 son parti : La IIe République qui compte aujourd’hui plus de 5.000 adhérents, et continua, avec la même verve, franchise et liberté de  ton, à critiquer et à fustiger aussi bien le gouvernement de la Troïka et l’ANC que l’opposition. Tout le monde y passait: Ennahdha,  le CPR, Ettakatol, Nida Tounès, El Joumhoury, le Parti communiste ouvrier tunisien et autres…
Intuitif et désintéressé, il faisait preuve quelque part de sagesse, déplorant la bipolarisation de la vie politique entre Ennahdha et Nida Tounès et reprochant aux acteurs de la scène politique de «n’avoir rien compris à l’évolution de la société tunisienne et à la désunion qui prévaut».
C’est qu’il estimait «qu’après le 14 janvier, une  réconciliation entre toutes les parties politiques aurait dû prévaloir. Or, les forces politiques ont emprunté le chemin de la division et de la subdivision afin de dominer le peuple».
Il attendait «le timing adéquat» pour faire son vrai démarrage politique : «J’attends que les jeunes redescendent sur terre et se réveillent» car à ses yeux, «ce sont les jeunes qui représentent l’avenir et c’est grâce à eux que la Tunisie vaincra».D’autant qu’il estimait que «la Tunisie est à la croisée des chemins, car on va soit vers une société réactionnaire, soit avant-gardiste et moderne. Mon souhait est de voir naître une Tunisie du 21e siècle réconciliée avec elle-même».
C’était son vœu pour la Tunisie post-révolutionnaire. Et c’est aussi le nôtre et certainement celui de  tous les Tunisiens. Qu’il soit exaucé et que Dieu bénisse l’âme du défunt.
Samira DAMI