lundi 20 juin 2011

retro du 18 juin

Etranges révélations
Après, le branle bas de combat sur l’ouverture du festival de Carthage  et la question qui était sur toutes les lèvres :  Bouchnak ou pas Bouchnak,  le ministre de la culture, M. Azeddine Beshaouch, a déclaré, dans un entretien, sur El Watania 1,  que tout le monde avait tout faux. Car le chanteur a juste présenté un dossier et que la commission du festival en jugera. Et de renchérir que le plus logique, c’est de programmer et de rendre hommage, à l’ouverture du festival, aux jeunes artistes de l’art underground, entre rappeurs, poètes, slameurs, groupes de musique alternative, qui ont accompagné la révolution et défié le dictateur déchu et son régime par leurs chants et actions. Ce qui a été d’ailleurs suggéré, bien avant, par de nombreux  commentateurs sur les réseaux sociaux. Plus loin, le ministre a affirmé que tout dossier présenté par des artistes qui ont signé l’appel à la candidature de Ben Ali pour 2014 sera soumis aux commissions concernées pour en juger.
Evoquant  la cité de la culture, le ministre a fait d’étranges révélations, assurant qu’elle ne sera pas prête avant deux ans, car nécessitant encore prés de 8 à 10 millions de dinars pour sa finition, tout en glissant au passage qu’un dossier pour corruption a été soumis à la justice. Pis, il a étrangement qualifié le projet de néfaste, désastreux et de mastodonte,  expliquant que ce projet a été pensé dans un esprit policier, tendant à centraliser la culture dans un même lieu, pour mieux surveiller les artistes. Et de citer les exemples de centres culturels des pays de l'Est, en Roumanie, etc.  Non Monsieur le ministre l’histoire et la révolution tunisienne et la cité de la culture est une demande de plusieurs artistes qui ne sont pas responsables des opérations de corruption, ni du retard des travaux. Et le centre Georges Pompidou à paris et l’Institut du Monde Arabe ? Et les opéras du Caire et de Damas ? Non vraiment  dire que la cité de la culture relève de l’esptit de contrôle et de surveillance (sic) est trop poussé. Encore heureux que le centre national du cinéma (cnc),  le centre national du livre (cnl), enfin le musée national des arts plastiques où seront disposés 10000 tableaux sont visiblement les projets qui tiennent à cœur au ministre de la culture. Et le théâtre alors ? Toujours dans les méandres de l’oubli semble-t-il.
 Dernière info de l’entretien : la foire du livre aura lieu en novembre. Comment ? Dans quelles conditions ? Mais déjà l’événement relèvera du prochain ministre de la culture qui sera nommé après la Constituante. Espérons qu’il sera à la hauteur des rêves et espoirs des femmes et des hommes de culture et des artistes !

Pour qui roule Ahmed Mansour ?
Décidément cet Ahmed Mansour d’El Jazeera ne mettra jamais l’agenda politique pour lequel il roule de côté pour se donner corps et âme, uniquement et seulement à son métier, en toute objectivité, impartialité et indépendance d’esprit. Visiblement ce ne sera jamais le cas a fortiori s’il s’agit de la Tunisie. Il a montré son vrai visage  si arrogant et si véhément vis-à-vis de notre pays et de ses hommes politiques, il y a bien longtemps déjà, quand il avait dans son « Chahed Ala El Asr » (Témoin du siècle) interviewé l’ancien premier ministre Mohamed Mzali, notamment, et d’autres tunisiens. Il ne ratait aucune occasion pour fustiger Bourguiba, le bâtisseur de l’Etat tunisien moderne. Ce que lui et ses semblables n’ont jamais toléré. Ce dénommé Mansour récidive lors de l’entretien que lui a accordé lundi dernier le premier ministre provisoire, Bèji Caïd Essebssi. Bis répétita, le leader Bourguiba en prend pour son grade, puisque ce « journaliste » le met sur le pied d’égalité que Ben Ali, essayant de le rabaisser et de dévaluer son action historique par tous les moyens. Pis, il ne laissa jamais le temps à son interlocuteur pour ne serait-ce que développer un tantinet sa réponse : coupures et interruptions des répliques étaient sa tactique et son credo, car que nenni ce monsieur n’était pas là pour écouter son vis à vis comme l’implique le métier, mais pour faire tomber les sentences et ce qu’il croit être des vérités tel un couperet ! Du genre il fallait prendre exemple sur l’Egypte pour instaurer le processus démocratique. Alors que les égyptiens eux-mêmes citent notre future Constituante en exemple. Le sait-il cet interviewer ?
Pis, l’avalanche de questions  hachés-menu frisait l’interrogatoire  assaisonné de provocations et de fous rires déplacés, frôlant l’incivilité, et de surcroît  par trop répétitifs et appuyés pour être innocents. Ce qui étaient visiblement gênant pour l’interviewé, qui a fait preuve d’humour pour prendre son mal en patience, mais aussi pour le public arabe, et surtout nous autres tunisiens.
Quand ce «journaliste» daigna laisser de côté ses préjugés, se départir de sa subjectivité, oublier son parti pris idéologique et exercer, à travers certaines questions, son métier en interrogeant le premier ministre sur les snipers, les affaires de corruption et de malversations, le temps manquait déjà. Trop court, donc, pour expliquer, argumenter, etc.
Maintenant pourquoi avoir choisi la chaîne El Jazeera pour annoncer la date du procès du «déchu» et de son épouse ? Pour une question d’impact et d’audience on suppose. Si c’est le cas pourquoi ne pas avoir accordé cette interview aux chaînes locales, ce qui aurait permis de toucher 10 millions de Tunisiens. Audience assurée. Mais allez comprendre !
S.D.

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