mercredi 26 octobre 2011

Sit in et protestations sur les infractions et dépassements

Sit-in et protestations sur les dépassements et infractions
Environ 100 personnes, notamment des jeunes, se sont rassemblées, hier après-midi vers 15h00, devant le siège de l’Isie, pendant plus de deux heures, puis se sont déplacées devant le centre de presse au Palais des congrès.
Les jeunes réclament en gros des sanctions contre les dépassements et infractions du parti Ennahdha lors des élections de la Constituante, ainsi qu’une réponse claire de l’Isie à cette question. «Non aux infractions, on réclame des sanctions», «Ennahdha = 30 dinars», sont des slogans affichés du mouvement.

Ghassen, la trentaine, explique d’un ton vif et ferme: «Nous avons vu de nos yeux vu, des vidéos reproduisant les infractions d’Ennahdha aussi bien dans les bureaux de vote à l’étranger qu’à l’intérieur du pays, sans compter les SMS poussant les gens à voter pour ce parti et cela après le silence électoral et juste avant les élections. Nous ne sommes pas un parti, mais un simple mouvement spontané qui veut savoir ce que fera l’Isie : est-ce que ces dépassements reconnus par l’Isie seront sanctionnés ou non ? J’ai appelé le 1814 à différentes reprises. J’ai envoyé des emails et des twitts pour informer l’Isie sur les dépassements que j’ai constatés au Bardo, mais je n’ai reçu aucune réponse. Maintenant, on attend toujours un interlocuteur. Il n’y en a pas. L’Isie a déclaré que les infractions n’influeront pas sur les résultats, mais qui le prouve ? On ne veut pas qu’un parti ou un autre gagne par la fraude.»
Leïla, une jeune électrice visiblement dépitée, surenchérit : «Nous avons reçu des SMS, nous avons vu des vidéos comme celle où une femme dans un bureau de vote en Suisse a raflé un bulletin de vote et l’a caché sous la manche de sa chemise lors du dépouillement. Pourtant, jusqu’ici, aucune sanction n’a été prise. Il existe des lois qu’il faut appliquer!». Dans le brouhaha des déclarations des protestataires aux nombreux médias locaux et étrangers, de pareils témoignages se répètent.
Pour se faire entendre davantage, après avoir sensibilisé les médias, les protestataires se sont réunis en un comité d’action et ont fait circuler une pétition. Tard dans l’après-midi, un membre de l’Isie est venu enfin à leur rencontre leur assurant : «Que les dépassements constatés n’influeront pas sur les résultats», mais les contestataires insistent, selon eux, «une voix est une voix et une infraction est une infraction. Il faudrait donc des sanctions».
Au cours de la conférence de presse tenue hier soir, les membres de l’Isie ont longuement répondu aux multiples interrogations des journalistes sur les violations constatées. A une question de La Presse, M. Fadhel Mahfoudh a souligné : «On admet qu’il y a eu des infractions dues soit aux électeurs, soit aux candidats, soit aux membres des bureaux de vote. Et nous sommes en train de vérifier tous ces dépassements à la lumière des recours consignés dans les PV des Instances régionales spécialisées. Ces objections seront prises en considération et les résultats définitifs seront donc donnés après l’achèvement de toutes ces vérifications. Voilà qui explique, en fait, le retard de la proclamation des résultats. Les intéressés peuvent, 48 heures après leur proclamation, faire un recours devant le Tribunal administratif.»
Notons enfin que l’Isie envisage de publier un rapport détaillé sur tous les aspects positifs et négatifs des élections de la Constituante.

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