vendredi 14 février 2014

Célébration de la ratification de la Constitution , Les raisons de l'absence de Mahmoud Abbés

Lors de la cérémonie officielle de célébration de la ratification de la Constitution qui s’est déroulée le 7 février à l’Assemblée nationale constituante (ANC), en présence d’un grand nombre de chefs d’Etat et de présidents de Parlements arabes, africains et européens, et autres invités de par le monde, les observateurs ont remarqué l’absence du président palestinien Mahmoud Abbas. D’aucuns s’interrogent sur les raisons de cette absence. Des sources dignes de foi affirment que le président provisoire de la République Moncef Marzouki «n’a pas adressé une invitation officielle à son homologue palestinien».
Plusieurs observateurs se sont demandé «si Moncef Marzouki a agi de la sorte afin de contenter le mouvement Ennahdha, lequel, selon eux, appartient à la même mouvance politique et idéologique que le Premier ministre Ismaël Hania, chef du Hamas ?»
Ainsi le seul pays, selon les mêmes sources dignes de foi, à n’avoir reçu qu’une seule invitation : celle adressée par le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaâfar, à son homologue Selim Zaânouni, lequel s’est fait représenter par le vice-président du Conseil national palestinien (CNP) (Ndlr : Parlement) Azzem Al Ahmed.
L’absence du président du CNP exprimerait-il un message de mécontentement politique de la part de l’autorité officielle palestinienne ?
Ce manque de clairvoyance, selon plusieurs observateurs politiques, ne s’inscrit pas dans la tradition diplomatique tunisienne à l’égard de la Palestine. La Tunisie a toujours soutenu le pouvoir central palestinien sans jamais s’ingérer dans les affaires internes palestiniennes.
Et cette tendance politique — sans aucun consensus, du reste, des partis politiques et du peuple tunisien — à vouloir faire pencher la balance en faveur du parti Hamas a vu le jour depuis le 23 octobre 2011.
A preuve, l’exemple suivant dans le domaine de l’enseignement supérieur, le gouvernement tunisien a toujours accordé un nombre important de bourses d’études adressées à l’Autorité palestinienne. Or, pour l’année universitaire 2013-2014, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, a accordé 26 bourses d’études adressées au gouvernement du Hamas, contre seulement 5 bourses accordées à l’autorité officielle palestinienne. Sans compter d’autres exemples traduisant le parti pris de l’ancien gouvernement en faveur du Hamas.
Le nouveau gouvernement Mehdi Jomâa, tous ministères confondus, révisera-t-il cette politique d’interférence dans les affaires intérieures palestiniennes, en réinstaurant la diplomatie équilibrée et perspicace traditionnelle tunisienne à l’égard de la Palestine et d’autres pays, qui nous a toujours valu le respect international ?

SAMIRA DAMI 
Ajouté le 11-02-2014

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