vendredi 17 mai 2013

Sécurité intérieureLe syndicat hausse le ton


 • Manifestation des forces de sécurité intérieure devant l’ANC

Les membres du Syndicat national des forces de sécurité intérieure accompagnés des agents de la Garde nationale, des institutions pénitentiaires  et de la Protection civile ont manifesté, hier, avec leurs familles devant l’Assemblée nationale constituante (ANC), revendiquant droits, protection  et des équipements adéquats et efficaces dans l’exercice de leurs fonctions.
C’est suite aux événements dramatiques survenus à Jebel Chaâmbi, dans le gouvernorat de Kasserine les 29 et 30 avril et qui se sont soldés par 13 blessés dont quatre grièvement, que cette manifestation a été décidée.
Contacté, Nabil Ayari, secrétaire général du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, évoque pour La Presse les principales revendications de la manifestation : «Nous revendiquons en substance la neutralité de l’institution sécuritaire afin d’instaurer une police républicaine qui soit au service de la République et non du gouvernement. Nous demandons également la protection juridique de la profession, la révision de l’indemnité de risque et l’adoption de la loi sur l’indemnisation des accidents du travail qui existait depuis 1995, mais qui a été supprimée par la suite.
Nous revendiquons également la non-suspension des salaires de nos collègues morts suite à des accidents du travail ou de la route, tels Anis Jelassi et Marwa Brini, du fait qu’ils soient célibataires, ce qui est injuste. On se demande aussi quel sera le sort de nos collègues blessés à Jebel Chaâmbi ?».
C’est pourquoi, selon notre interlocuteur, il est plus que jamais nécessaire d’inscrire les droits des agents de sécurité intérieure dans la Constitution et de criminaliser toute agression contre les forces sécuritaires. Le Syndicat des forces de sécurité intérieure dénonce, d’autre part, le laxisme des autorités face à l’extrémisme et au terrorisme rampants.
Nabil Ayari note que «les Tunisiens doivent prendre conscience des risques patents du terrorisme et doivent se mobiliser autour des forces de sécurité pour endiguer ce fléau qui doit être combattu par l’ensemble des citoyens. Car la réussite de la transition démocratique, aussi bien aux plans politique qu’économique, est intimement liée à l’instauration de la sécurité. D’ailleurs, ce n’est pas gratuitement que nos collègues ont lancé, lors de la manifestation de protestation ce slogan : ‘‘Citoyen, réveille-toi, le terrorisme a investi le pays’’. C’est une sorte d’appel aux citoyens afin qu’ils les soutiennent avec toute la vigilance requise en les aidant à lutter contre la violence et le terrorisme».

Pour une institution sécuritaire républicaine

Trois représentants du Syndicat national des forces de sécurité intérieure, dont Nabil Ayari, le secrétaire général, et le porte-parole Chokri Hamada, ont rencontré la vice-présidente de l’ANC, Meherzia Laâbidi, pour présenter leurs revendications par écrit : «Au cours de cette rencontre la vice-présidente, qui n’était pas informée de nos revendications et des dossiers que nous avons envoyés au président de l’ANC, Mustapha Ben Jaâfar, nous a promis qu’elle enverra une correspondance au ministre de l’Intérieur pour qu’il soit auditionné devant l’ANC», affirme Nabil Ayari.
Les représentants des forces de sécurité intérieure ont également rencontré des députés, en majorité du groupe démocratique, afin de les informer de leurs conditions de travail et de leurs principales revendications.
Selma Baccar, constituante d’Al Massar qui était parmi le groupe de députés ayant reçu les représentants des agents de sécurité intérieure,  nous a indiqué que la rencontre a porté sur les conditions de travail, ainsi que sur les revendications des forces de sécurité intérieure : «La rencontre a été édifiante en ce sens que nous avons été informés des conditions de travail de ces agents qui manquent outrageusement d’équipements et de moyens adéquats pour lutter contre le terrorisme et qui sont envoyés à l’aventure tels des boucs émissaires, sans directives précises.
D’où leur demande pressante d’inscription de leurs droits dans la Constitution et de neutralité de l’institution sécuritaire, afin qu’elle soit non pas au service de l’exécutif ou d’un parti quelconque, mais au service du citoyen.  Autrement dit, les forces de sécurité revendiquent une police républicaine. Les représentants ont par ailleurs manifesté leur détermination à conjuguer tous leurs efforts pour protéger le pays, en luttant contre la violence et le terrorisme d’où qu’ils viennent. Dans ce but, ils nous ont exhortés à faire pression sur le gouvernement pour l’amélioration de leurs conditions de travail».
Quel a été, enfin, le résultat de cette rencontre des représentants des forces de sécurité avec les constituants ?
Selma Baccar affirme qu’il leur a été demandé «de fournir aux députés un projet et des revendications unifiés de tous les syndicats afin qu’ils soient soumis à l’ANC».
Enfin, concernant la constitutionalisation de l’institution sécuritaire, notre interlocutrice souligne : «Dans l’avant- dernière mouture du “Destour”, cette constitutionalisation existait, mais dans la dernière copie elle a été revisitée, la notion de police républicaine a été gommée. Mais on y reviendra».

 Un commissaire de police retrouvé égorgé
Un jeune commissaire de police âgé de 35 ans a été retrouvé, hier matin à Jebel Jelloud, égorgé, le pied gauche amputé. Ce cadre sécuritaire travaillait au centre de formation des agents de sécurité de Carthage-Salammbô.
Interrogé sur ce crime, Nabil Ayari, secrétaire général des forces de sécurité intérieure, nous a indiqué qu’une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce meurtre.
Auteur : Samira DAMI
Ajouté le : 03-05-2013

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