Retro 21 Août
Question de lois et d’éthique
Depuis sa première saison le feuilleton Njoum Ellil produit par Hannibal-TV s’est caractérisé par des scènes particulièrement violentes, mais pour cette 3ième saison cela dépasse la mesure : la violence est montée d’un cran, puisqu’on nous a même servi d’atroces scènes de torture, pour le moins abominables et intolérables, au moment même où les familles-enfants compris-sont réunies, dans une ambiance ramadanesque, autour du petit écran.
Diffusée, quasiment, juste après la rupture du jeûne l’on peut se demander si cette fiction a vraiment sa place dans cette tranche horaire à forte audience ? Franchement non. Pourquoi alors la chaîne tient-elle à la diffuser en plein prime time, si ce n’est pour une question d’audimat et de publicité dont les pics sont atteints durant cette tranche ? En tous cas il est sûr qu’une programmation en deuxième partie de soirée est la plus indiquée pour ce feuilleton, cela d’une part. D’autre part les programmateurs devraient comprendre qu’on ne peut se permettre de passer des scènes aussi violentes, à l’heure du prime- time, sans afficher la mention interdisant cette production aux enfants de moins de 12 ans. La majorité des pays du monde, notamment occidentaux, sont très vigilantes, sur ce point, des Institutions, organismes et autres instances appliquent la loi en exigeant des télévisions de déconseiller, par une mention au bas de l’écran, les productions particulièrement violentes aux mineurs. Et c’est là, en France, par exemple, le rôle du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel). Chez nous l’équivalent de ce Conseil n’est autre que l’Instance nationale indépendante pour la réforme de la communication(Inric), qui, quoique son rôle est, jusqu’ici, purement consultatif devrait réagir à ce genre de dépassement en exigeant, concernant Njoum Ellil , la mention « déconseillée aux moins de 12 ans » à l’écran afin d’attirer l’attention des parents, de les prévenir et de protéger les enfants de tous les excès de violence véhiculés par toutes sortes de productions télévisées, entre dessins animés et fictions, notamment. Les petits étant si vulnérables aux messages de violence psychologiquement nocifs et nuisibles tant ils peuvent susciter chez eux outre la crainte du monde des adultes et du monde extérieur un comportement des plus agressifs. Ces effets de l’influence de la télé et des images sur le comportement et l’agressivité des enfants ayant été prouvés par plusieurs études.
L’Inric devrait, donc, sortir de son silence, agir et intervenir en demandant l’application des lois audiovisuelles et des règles déontologiques que se soit en cas de contenus violents des programmes ou autres manquements à l’éthique, surtout quand, par exemple un animateur d’une télé privée s’est permis, pendant la première quinzaine de Ramadan, dans des émissions soi-disant de divertissement, de faire rire le public du studio et les téléspectateurs aux dépens d’une personne psychologiquement handicapée, lui manquant, ainsi, de respect et de considération qu’impose son état fragile et délicat. Cela dans le silence assourdissant général. Ce qui est inadmissible, intolérable, inadmissible, anti-déontologique et amoral. Les directeurs et patrons de télés, fussent-elles privées, devraient comprendre qu’ils ne peuvent tout se permettre, qu’ils ne peuvent défier la morale, les sentiments des gens, les valeurs sociales et démocratiques et surtout l’éthique du métier dans les seuls buts de l’audience et du profit, à n’importe quel prix. Il devrait apprendre une fois pour toute qu’il y a des règles dans le pays qu’ils se doivent de respecter et qu’ils ne sont pas au dessus des lois. A bon entendeur salut !
Pubs : ça suffit le plagiat
Des plagiaires visiblement à court d’idées ne trouvent pas mieux que de faire soit du «copier-coller» de scènes entières de plusieurs films tunisiens ou étrangers, entre courts et longs métrages, soit de glaner, par ci par là, sans scrupule aucun, plusieurs séquences et idées de pubs venus d’ailleurs. Voilà qui est bizarre, voire honteux, et qui pose, encore une fois, le problème du secteur de la publicité en mal de créativité et de création. Il est sûr qu’en l’absence de ce maillon important de la chaîne de production publicitaire qui n’est autre que le créatif ou le scénariste, il est normal que l’on finisse par faire du n’importe quoi et par recourir, contre toute déontologie, au plagiat en bonne et due forme.
Quand comprendra-t-on, enfin qu’à chacun sa spécialité et qu’un producteur de pubs ne peut s’ériger en créatif ou en réalisateur ? Pourtant la solution tombe sous le sens : former des créatifs qui sont actuellement aux abonnés absents, sous nos cieux. En former quelque uns ne fera de mal à personne, bien au contraire, cela permettrait de développer et de promouvoir une spécialité devenue plus que nécessaire à l’ère de l’image et des nouvelles technologies.
Et le casting ?
En suivant les différentes fictions sur les chaînes locales un problème, qui perdure depuis des années, saute aux yeux, celui du casting. Pour ce Ramadan-ci, toutes les fictions programmées, entre sitcoms et feuilletons, sont à l’évidence mal castées. Voyez, par exemple, Le portable de Habib Msselmani ou Maître Malek de Frej Slama sur El Watania 1, ou encore Tawla wa Krassi (une table et des chaises) sur El Watania 2 ou encore Njoum Ellil sur Hannibal-TV et vous verrez des semblants d’acteurs et d’actrices usant de grimaces et scories, de cris et hurlements, en guise de jeu. Bref des interprètes qui, non seulement n’ont pas la gueule de l’emploi mais qui sombrent le plus souvent dans un jeu social insensés et vains.
Que faire ? Simple comme bonjour : confier le casting à des spécialistes, autrement dit des «casteurs », si l’on peut dire, qui auront la charge de dénicher l’acteur qu’il faut dans le rôle qu’il faut. A défaut nos fictions n’atteindront jamais cette qualité tant souhaitée à l’image de certaines fictions d’Orient et d’Occident qui se distinguent, justement, par la force et la qualité du casting.
S.D.
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