mardi 13 mars 2012

meurtre du prédicateur Lotfi Kallel. Un crime aux mobiles obscurs


Un crime aux mobiles obscurs
• Il ne s’agit pas d’un braquage selon la famille et les proches
• «Je n’accuse aucune partie», affirme la sœur benjamine Sonia Kallel

Hier soir s’est déroulée au cimetière du Jellaz l’inhumation du prédicateur Lotfi Kallel, un quinquagénaire poignardé à mort dans le quartier de Montplaisir, à Tunis, dimanche à l’aube, par deux individus qui ont pris, aussitôt, la fuite dans une voiture de location.
La Presse s’est déplacée à la maison du défunt où ont accouru tous les proches, le voisinage, les camarades et les amis du prédicateur.
Tous étaient stupéfaits, éplorés et chagrinés par la disparition du prédicateur islamiste membre du groupe «Ettabligh».
La sœur benjamine du défunt, Sonia Kallel, en pleurs, affirme que l’assassinat de son frère est un crime planifié, tel un scénario de film. Et elle est d’autant plus étonnée que certains évoquent la possibilité d’un braquage : «Ce n’est nullement le cas», insiste-t-elle. Leur voisine, Mme Maryam Zaghouani, très chagrinée par la disparition de celui qui était son voisin depuis de longues années, abonde dans le même sens, rapportant les propos de son fils sur ce crime : «Mon fils qui travaille à Carthage est rentré dimanche à l’aube, avant 5h00 du matin, il m’a signifié que s’il était rentré un peu plus tôt il aurait pu peut-être sauver le disparu. Car, en rentrant il a vu une voiture de location qui roulait à une vitesse folle dans le sens inverse de la maison du disparu, ce qui l’a empêché de relever le numéro de la voiture ou d’identifier les assassins». Et de poursuivre : «Le disparu, poignardé à cinq reprises, est aussitôt rentré à la maison en criant et en appelant ses enfants, il y avait du sang partout… C’était terrible. Que Dieu ait son âme. C’était un homme de bonne moralité, pacifique, tolérant, il a été assassiné dans des conditions obscures mais j’ai confiance dans la justice pour découvrir les véritables mobiles du crime, identifier les coupables, les arrêter et les juger».
La sœur du prédicateur assassiné tient à nous dire que son frère «a choisi la voie de la religion et du ‘‘tabligh’’ dont tous les adeptes sont connus pour leur moralité, tolérance et bonté, refusant la discorde et la haine et appelant au bien. Il n’a jamais fait de mal à personne durant toute sa vie. Je récuse encore une fois des rumeurs qui insinuent qu’il a été victime d’un braquage car le dire c’est renoncer à chercher les véritables mobiles du crime. Mon frère n’a jamais reçu de menaces et je n’accuse aucune partie…».
Et d’achever ses propos en appelant les Tunisiens à la fraternité et à ne point se lancer des accusations d’apostasie qui ne font que susciter la haine et la discorde (fitna).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire