vendredi 14 novembre 2014

Noura Borsali: "Je refuse toute instrumentalisation de la justice transitionnelle"

Le processus de la justice transitionnelle, pour réussir, doit demeurer en dehors des allégeances politiques. La loi sur la JT, sa composition et sa présidence doivent être révisées», déclare Noura Borsali
«J’ai présenté aujourd’hui même (lundi) ma démission au conseil de l’Instance vérité et dignité (IVD) en demandant à ce dernier d’entériner ma décision qui est irréversible». C’est ce que révèle le communiqué rendu public par Noura Borsali le 10 novembre.
Pour en connaître les raisons, nous avons contacté la désormais ancienne membre de l’IVD qui nous a affirmé «être astreinte au droit de réserve, ce que stipule la loi de la justice transitionnelle». Et de commenter, cependant : «Je refuse que le processus de la justice transitionnelle (JT) soit instrumentalisé pour des raisons politiques et électorales ou que la JT soit considérée comme un mécanisme pour régler ses comptes avec ses adversaires politiques». On comprend donc que c’est là où résident le nœud gordien et les raisons profondes, sur le fond, de la démission de Noura Borsali. Car à ses yeux, «la JT est une cause noble qui doit aider une nation, une société à se reconstruire, un Etat de droit à s’édifier et les Tunisiens et Tunisiennes à recouvrer leur vraie citoyenneté. C’est pourquoi ce processus, pour réussir, doit rester en dehors des allégeances politiques».
Noura Borsali demeure convaincue de l’importance et de la nécessité de la JT, qui s’inscrit, selon elle, «au cœur de la transition démocratique, tant elle a le mérite de dévoiler des vérités sur les violations des droits de l’Homme dans le pays et de rendre justice aux victimes et de déterminer les responsabilités». Notre interlocutrice demeure également persuadée de la nécessité de revoir ce processus et de le rectifier pour garantir son succès. Cela par la révision de la loi n°53 relative à la justice transitionnelle ainsi qu’à la composition de l’IVD et sa présidence. Les seuls critères qui doivent être retenus étant, à ses yeux, «ceux de la compétence, d’une réelle indépendance politique et d’un engagement dans la société civile». Noura Borsali est plus que jamais déterminée à continuer la lutte pour la cause noble de la justice transitionnelle : «Je poursuivrai mon combat au sein de la société civile», conclut-elle.
Notons que c’est la troisième démission d’un des membres du conseil de l’IVD présidée par Sihem Ben Sedrine, après celle de Khemaïs Chammari et de Azouz Chaouali.
S.D.

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