vendredi 2 septembre 2011

Ce soir, ouverture de la 26e édition du festival international du film amateur de Kélibia

La première après le 14 janvier

C’est ce soir à 21h30 tapantes que s’ouvrira la 26e édition du Fifak (Festival international du film amateur de Kélibia) qui se déroulera du 3 au 10 septembre sous le signe des «Cultures de Résistance». Un parti pris, à l’évidence, approprié à la conjoncture révolutionnaire que connaît le pays d’autant que cette édition est la première après le 14 janvier et accueillera outre plusieurs invités de marque d’ici et d’ailleurs plus de 200 jeunes cinéastes amateurs, indépendants et étudiants qui présenteront leur film dans l’émulation tout en profitant de l’expérience de leurs aînés.
Le clap d’ouverture de cette édition se fera, justement, avec le film de la réalisatrice brésilienne Iara Lee : Culture of Resistance. Cette cinéaste militante d’origine coréenne a à son actif plusieurs courts métrages dont Gaza fishing under siege, Gaza freedom march et Congo week. Avec son mari George Gund 2, elle a créé une fondation basée à San Francisco, qui a pour vocation de soutenir, tant financièrement que logistiquement, des projets pour la promotion de la paix, la justice et le développement durable, à travers le cinéma, la musique ou des projets alimentaires, dans des zones de conflits telles que le Liban, la Palestine, le Pakistan ou l’Irak. Signalons qu’en 2010 Iara Lee se trouvait sur l’une des embarcations de la flottille de la liberté, action organisée par le mouvement palestinien Free Gaza.
Concernant Culture of Resistance, Iara Lee explique «le projet est né il y a dix ans quand je me suis particulièrement intéressée à la façon dont l’art peut être utilisé pour exprimer l’opposition à l’injustice». C’est, ainsi que la réalisatrice a visité dès 2000 les camps de réfugiés afghans à Peshawar au Pakistan et réalisa un court métrage sur l’apartheid sexuel imposé aux femmes par les talibans. A partir de 2003, pendant que se préparait l’invasion de l’Irak, elle voyage et vit au Moyen-Orient pour mieux comprendre la région si affectée par les conflits. «C’est durant cette période, en 2006, que je me retrouvai au Liban et que je vécus en direct l’expérience des bombardements effectués par l’armée israélienne. Cette expérience triste et choquante a renforcé pour toujours mon engagement en faveur de la justice sociale, en particulier dans le domaine de la résistance créative», affirme la réalisatrice. Voilà en ce qui concerne le film d’ouverture.
Rappelons maintenant le programme de cette manifestation cinématographique internationale au cours de laquelle 80 films de 13 pays de tous les continents seront projetés au théâtre de plein air de Kélibia. La majorité de ces opus sont programmés dans les sections des compétitions entre internationale, où 40 films de 12 pays dont 9 tunisiens sont en lice, nationale, où concourent 8 films,et d’écoles où 6 opus sont sélectionnés. Enfin, en hors-compétition, 6 films coup de cœur de plusieurs pays d’Europe sont au menu.
Outre les projections, d’autres moments sont prévus : d’abord un hommage au regretté Tahar Cheriaâ, le père du cinéma tunisien et même africain, à l’occasion duquel sera projeté A l’ombre du Baobab le documentaire façon «work in progress» de Mohamed Chellouf, ensuite une soirée spéciale dédiée à la Palestine, enfin une soirée consacrée à la Ftca (Fédération tunisienne des cinéastes amateurs), à son histoire et à sa mémoire à travers la projection du documentaire Images saccadées de Hbib Mestiri, produit par Radhi Trimèche.
Enfin, quatre rencontres avec des invités ou autour d’un thème sont prévues : avec Hassine Kassi Kouyaté , un artiste burkinabé polyvalent qui a plusieurs arts à son arc, le cinéma, le théâtre, la musique, la danse, etc. Une rencontre autour du thème Culture et résistance, la culture comme moyen de lutte, les buts et les attentes, animée par trois cinéastes militants : l’Espagnol Alberto Arce, la Brésilienne Iara Lee et le Palestinien Ezzaldeen Shalh. «Le cinéma avant et après la révolution» fera l’objet d’un débat sur le cinéma égyptien militant et ses horizons. Au final, à l’approche du 50e anniversaire de la Ftca, qui sera fêté en 2014, une table ronde sera organisée pour dresser un bilan et cerner les attentes des jeunes et moins jeunes cinéastes amateurs à la lumière des nouvelles donnes que connaît le pays.
Au cours de cette édition, le pays à l’honneur ne sera autre que l’Egypte, deuxième pays du monde arabe après la Tunisie à avoir accompli sa révolution. A cette occasion est prévue la projection d’une œuvre collective de 10 courts métrages sur cet événement historique. Rappelons enfin que ce festival est organisé avec la collaboration du ministère de la Culture et du gouvernorat de Nabeul.
Bref, dans l’attente du coup d’envoi qui sera donné ce soir, lançons haut et fort : vive le cinéma amateur!
Auteur : Samira DAMI

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