dimanche 25 septembre 2011


 RETRO DU 25 SEPTEMBRE

Du calme les politiques !

Dans l’émission Likaâ Khass (Rencontre spéciale) diffusée samedi dernier sur El Watania 1, l’invité Néjib Chebbi, président du PDP, n’a pas fait preuve de sang froid ni de fair Play. Visiblement sur ses nerfs, il s’irrita et s’excita, un peu trop, quand le journaliste Iheb Chaouch le titilla sur les supposés racolages d’électeurs par son parti et dont tout le monde parle aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux. Il intima au journaliste de rapporter des faits concrets, voire des preuves, citant en exemple les journalistes français qui fournissent des preuves quand ils posent une question. Or, comment les apporter dans le cas précis ? Est-ce que les partis qui veulent acheter des voix le font publiquement et laissent des preuves derrière eux ?


A notre avis M. Chebbi n’aurait pas dû s’énerver et voir rouge car, bien au contraire, en rapportant les « On dit », sous forme de question, le journaliste lui a fourni une occasion en or afin de répondre à toutes ces accusations, portées non  seulement à son parti mais aussi à beaucoup d’autres, et de convaincre les téléspectateurs qu’il n’en est rien de tout ce qui se dit. Donner, ensuite, les journalistes français en exemple ne sert à rien surtout si l’on sait qu’ils arrivent que partout dans le monde les journalistes faute de pouvoir apporter les preuves de ce qu’ils avancent, parce qu’ils sont matériellement  dans l’incapacité de le faire, fondent leurs questions sur les «On dit », voire la rumeur. Sans compter que les exemples d’erreurs, manipulation, plagiat et de fausses interviews télévisées commises par les journalistes français même parmi  les plus grands comme Patrick Poivre D’Arvor, par exemple, sont multiples.

On ne comprend, donc, pas le courroux de l’interviewé qui a créé un sentiment de gêne chez les téléspectateurs, surtout que l’entretien s’est terminé en queue de poisson quand l’interviewer lui a demandé le coût  de la vignette d’une voiture de quatre chevaux. Ne pouvant répondre de manière précise, l’invité monta sur ses grands chevaux rétorquant au journaliste s’il savait, lui, combien coûte un kilo d’olives, un kilo de savon vert et d’Omo (sic). Bon, non seulement on ne voit pas le rapport mais la règle veut aussi que ce soit le journaliste qui pose les questions et non le contraire. De plus, ce genre de questions- piège qui ont pour but d’évaluer la connaissance des hommes politiques des réalités sociales et économiques que vit quotidiennement  le peuple sont  justement posées, et à plusieurs reprises, par ceux là même que le président du PDP cite en exemple. Ainsi, Jean-Jacques Bourdin, journaliste a demandé, lors d’un récent entretien sur le plateau de BFMTV, à Marine Le Pen, présidente du Front National (qui a souvent martelé que la Marseillaise devrait être apprise par cœur aux Enarques) si elle même la connaissait par cœur. Embarrassée, puis hilare, elle a reconnu qu’elle n’en connaissait que la première strophe, qu’elle chanta haut et fort, sans pour autant que cela ne tourne, sur le plateau, au drame ni à l’ambiance électrique.

Le même journaliste a piégé, en 2007, Ségolène Royale et Nicolas Sarkozy, alors candidats à l’élection présidentielle, les questionnant sur  le nombre exact de sous-marins  nucléaires. Malgré leur réponse erronée, tous deux sont restés sereins et n’ont  nullement  accusé le journaliste de partialité comme l’a fait M. Chebbi à l’encontre d’Iheb Chaouch, qui a fait preuve, heureusement, d’un calme olympien, lui reprochant de favoriser certains candidats au détriment d’autres ainsi que  son manque d’objectivité et d’impartialité. Or, d’autres politiques parmi ses pairs ont été également piégés et ont réagi assez calmement, le sourire aux lèvres.

Morale : des nerfs solides, de la pondération et beaucoup de sang froid s’imposent pour les hommes politiques, car si une simple interview les sort de leurs gongs qu’en sera-t-il, si jamais ils arrivent au pouvoir et qu’ils auront à gérer toutes les affaires sérieuses, fondamentales et compliquées du pays. Rien ne sert, donc pour les politiques de venir sur les plateaux des radios et télés avec des a priori et de s’emporter face aux questions des journalistes. Car même des propos intéressants mais  formulés de façon déplaisante et énoncés dans une ambiance tendue laissent, à coup sûr, une mauvaise impression chez le public, donnant de leur auteur une image peu Fair Play. Ainsi, se montrer irritable, impulsif et coléreux peut leur jouer de mauvais tours. Du calme, donc, les politiques !

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