jeudi 9 février 2012

Khemaïs Ksila démissionne d’Ettakatol

Fin de partie

• Je suis désormais un constituant indépendant
M. Khemaïs Ksila, constituant du groupe Ettakatol, a démissionné hier de son parti après un froid qui a duré plusieurs mois et une longue polémique, notamment avec le porte-parole Mohamed Bennour, qui a déclaré qu’«Ettakatol a enregistré et accepté cette démission». Pour en savoir plus sur les tenants et les aboutissants de ce départ, nous avons contacté les deux protagonistes. Le détail
Khemaïs Ksila est catégorique : «Il n’y a plus de possibilité de réforme, Ettakatol a choisi la voie d’une relation stratégique avec Ennahdha que je refuse. Certes, il ne faut pas diaboliser Ennahdha, car on a vu lors des élections le résultat de la stratégie de bipolarisation entre islamistes et laïcs choisie par quelques forces démocratiques tels le PDM et le PDP. Pour ma part, j’ai défendu une autre stratégie au sein d’Ettakatol refusant de diaboliser un parti ou une frange de la société.
Mais après les élections du 23 octobre 2011, le président d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaâfar, et d’autres membres du bureau politique ou le peu qu’il en reste, tels Khelil Zaouia et Mouldi Riahi, ont choisi une autre stratégie d’alliance avec Ennahdha et le CPR où Ettakatol a perdu son âme, confondant la cohabitation avec le gouvernement et l’alignement pur et simple.
Je réprouve également l’absence de réaction et d’une politique indépendante vis-à-vis de la Troïka à l’égard des événements importants internationaux ou nationaux tels la vague de fanatisme, les tentatives de limitation des libertés et de musellement des médias, le renvoi intempestif de l’ambassadeur de Syrie.
Enfin, l’absence de dialogue, de débat contradictoire avec les militants et les adhérents au sein du parti, la fuite en avant, devenue la marque de fabrique de la direction, ne sont pas non plus étrangères à ma prise de décision.
Tout ça m’a poussé à démissionner pour répondre au désarroi de nos électrices et électeurs et pour apporter mon soutien aux centaines de cadres qui ont démissionné à travers les sections. Désormais, je suis un constituant indépendant».

De son côté, Mohamed Bennour, porte-parole d’Ettakatol, nous a déclaré que «la démission de Khemais Ksila a été enregistrée et acceptée marquant l’épilogue d’une longue polémique».
Et de poursuivre : «Notre parti va maintenant mettre en application son projet de restructuration. Les jeunes et les compétences qui ont adhéré en grand nombre à notre parti trouveront une bonne place et de nouvelles structures.
Nous regrettons par ailleurs les quelques démissions qui sont dues à un malentendu. Ceux qui ont quitté Ettakatol vont découvrir qu’il demeurera un cadre de dialogue et un parti dynamique qui relèvera tous les défis. Et je suis certain que les prochaines rencontres avec les militants et les prochaines décisions au sein du parti vont contribuer à lever toutes les équivoques».

S.D.

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