dimanche 19 février 2012




Prédications haineuses : plus jamais ça !

Le prédicateur islamiste radical, Wajdi Ghoneim, continue à sévir et à diviser la population là où il passe, à Tunis, Sousse et Mahdia, les vidéos et reportages télévisés montrent les mêmes scènes de sédition et de discorde lors de son passage dans différents espaces et mosquées. La séquence la plus bouleversante  a été captée par la caméra de la chaîne El Hiwar qui, d’ailleurs, la diffuse en boucle : une femme, d’un certain âge, belle dans son courroux interpelle les : «Aujourd’hui je me considère comme étrangère dans mon pays, Je n’ai jamais vu ça, j’ai pleuré notre mosquée et nos hommes ? C’est quoi ces gens tout en noir sur noir, où est la «Djebba Stakrouti» ? Hé le gouvernement réveille- toi ! Oh gens de Tunisie êtes-vous devenus des Afghans ? Je pleure ma ville Mahdia et la Tunisie avec  des larmes de sang. En1966, j’étais là, devant la mosquée, et c’était un autre spectacle : magnifique ! Oh rage ! Oh désespoir» ! En fait, il s’agit là d’un refus, par cette citoyenne libre, de la perte de plusieurs traits spécifiques de notre identité et de la transformation rampante de la société tunisienne qui, visiblement «s’afghanise» au point que certains n’hésitent plus à qualifier le pays de «Tounestan». Dans une autre vidéo ce Ghoneim, venu faire la promotion de l’excision et de la polygamie a qualifié «la démocratie d’hérésie» et n’a pas, non plus, hésité à accuser lors de son meeting à Sousse les rationalistes et modernistes d’hérésie soulevant les clameurs de la foule de Salafistes, en tenue afghane, qui l’écoutaient religieusement.


Ce Ghonim appartient à ce genre de prédicateurs, hystériques en diable, la larme facile, car contrôlant mal leurs passions et pulsions, ayant essaimé ces dernières années sur les satellitaires religieuses qui pullulent sous les cieux arabes depuis les années 90. Ils interprètent et surjouent leur talk-show, lancent des fatwas pseudo-savantes, mais si ridicules façon «Une femme ne doit pas s’asseoir sur une chaise parce que c’est péché (Haram)». Or, tout ça n’est qu le fonds de commerce de ces charlatans  qui pour se faire des thunes et s’enrichir mystifient et manipulent les esprits crédules. Mais, qu’importe ! L’industrie de prédication est plus que jamais en marche, son audience est énorme et elle engrange des millions de dollars par an. Pour exemple, «le prédicateur égyptien  Khaled Amro passe sur un réseau de 3 chaînes gagnant 10 milles dollars». Comme quoi la religion, chez ces gens-là, c’est du pur business rapportant  gros aussi bien pour les chaînes que les prédicateurs qui font tout pour sauvegarder cette roue de la fortune quitte à inciter à la haine, à la violence contre les autres religions et à la discorde( Fitna) entre les fils d’un même pays. Comme quoi ce Ghoneim, venue en terre conquise, pour envenimer davantage l’atmosphère, semant la zizanie, dans le silence assourdissant des autorités publiques et du gouvernement provisoire, à l’exception du ministère de la santé qui a condamné l’excision rappelant qu’elle ne fait pas partie de nos traditions.

 la société civile, elle, a bougé : Plainte déposé par l’avocate Bochra Belhaj Hamida, qui considère qu’il y a eu atteinte à la souveraineté du pays, contre l’utilisation des mosquées à des fins politiques au nom d’un collectif d’associations, messages par voie de huissier notaires aux trois présidences de la République, de la Constituante et du gouvernement et à  d’autres  ministres, sit-in devant le siège de la Constituante et rencontre avec les constituants. Mais jusqu’à quand le gouvernement provisoire mènera-t-il la politique de l’autruche et laissera-t-il faire tous les adeptes de l’extrémisme ? La société civile ne veut pas de ces prédicateurs de la haine qui vendent leur salade pour leur seul intérêt matériel. Qu’ils restent chez eux et ne viennent pas diviser et fragiliser encore davantage le pays. Plus jamais de visas et de laisser passer pour ces prédateurs barbus qui, font de la vile politique, sous couvert de religion. Plus jamais ça.




La censure a la peau dure

La semaine dernière nous parlions du ronron de la télé et de l’effervescence qui s’est émoussée après une période faste d’explosion de la parole après le 14 janvier. Voilà que Sihem Ayedi, journaliste sportive qui a récemment démissionné du Dimanche sport rompt le silence et remet sur le tapis le problème de la censure, qu’on croyait, du moins en grande partie révolue.

Selon la journaliste la censure a sévi s’attaquant, notamment, aux reportages sur la violence dans les stades. Aussi déclara-t-elle : «J’ai été surprise de l’absence de diffusion, lors du direct, des reportages sur les actes de violence perpétrés par le public de Sfax sur leur propre terrain, et lors des rencontres de l’olympique de Sousse, de l’Etoile Sportive de Sousse et de Monastir, j’ai été informée, par la suite, qu’ils ont été  supprimés par M. Houcine Ouadi. Puis on m’a fait porter la responsabilité de tout ça.

Il faut dire que les instructions (Taâlimat) que j’ai reçu, après le 14 janvier, je ne les ai jamais reçu en 17 ans de métier à l’ère de l’ancien régime quand la télé filmait les oiseaux et les nuages quand il y avait le moindre problèmes. La censure est encore plus forte qu’auparavant et je le dis en toute responsabilité. On nous a intimé l’ordre de ne pas parler de l’ESS, le journaliste Soufiane El Ouj est allé à Sousse pour réaliser un reportage sur l’ESS, mais il est revenu sans avoir fait son travail parce que j’ai coordonné avec lui sans l’avis de la direction. Les images et les comptes rendus sur les événements au cours des matches de l’Union Sportive de Monastir, de l’ESS et du CSS ont été totalement supprimés. Que la direction assume ses responsabilités en disant clairement qu’elle produit l’émission et que la présentatrice ne fait que jouer le rôle de trait d’union entre les différentes rubriques !» La journaliste sportive a bien visé en dénonçant la censure, car il n’est pas question de revenir en arrière, mais peut-être qu’elle aurait dû réagir plus tôt en refusant d’emblée la censure qui a, décidément, la peau dure dans nos médias.

Convaincre avec le savoir

Invité à l’émission Hadith Essaâ, M. Fadhel Moussa, Constituant indépendant, du groupe parlementaire El Kotla El dimokratiya , professeur de droit constitutionnel et doyen de la faculté des sciences juridiques de Tunis, a séduit par sa prestation intelligente et instructive et cela tout simplement parce qu’il maîtrise son sujet et que le droit constitutionnel est vraiment sa spécialité. Nulle imposture dans son cas, à preuve les réponses claires sur les rôles des commissions, la méthodologie, le fameux article 10 dans le projet de Constitution d’Ennahdha qui prône la Chariaâ en tant que source du droit,  Quand on possède le savoir et la connaissance on convainc forcément. Voilà vite dit et nous l’espèrons bien dit.
S.D.

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