Retro 12 aout
Emissions, concepts et fictions
Le temps du
plagiat et du copié-collé ?
Les affaires de plagiat font rage, les accusations fusent
contre Li ajli ouyoun Catherine (Pour
les yeux de Catherine) scénarisée par Rafika Boujday, la fiction parodiant la
série syrienne Bab El Hara dont deux parties se disputent la paternité, Bint waled, série comique, considérée
comme une pâle copie de la série française, Un
gars une fille, campée par
l’excellent Jean Dujardin et Alexandra
Lamy. Cette série étant elle-même adaptée de son homonyme québécoise. Le mimétisme
est tel que certaines séquences, comme celle des bougies est reprise quasi
intégralement. Etrange non un tel manque d’imagination ! Pis, toujours côté
fiction, certains ont eu l’audace de piquer des idées de projets de fin d’études
d’étudiants d’écoles de cinéma. Les caméras cachées, elles, aussi, sont soit
copiées-collées soit adaptées, la dernière en date étant Ettemsseh
(Le crocodile)qui, à force de se répéter en devient lassante, surtout que
certains piégés étaient carrément au parfum, à l’image de Kaouther Belhaj,
alias Azza, riant aux éclats face au hideux et terrifiant crocodile (sic)
tandis que d’autres étaient pétrifiés et horrifiés telle Naïma Jani, morte de peur, Slah Mosbah, lui, en avait perdu son latin, se
croyant, on le comprend certes, face à un hippopotame.
Trêve de digression et revenons à nos moutons, pourquoi tout le monde copie tout
le monde ? Ceux qui font les fictions et la télé manquent-ils à ce point d’imagination ?
Concernant les fictions, il est clair, que l’absence d’inventivité et de
créativité poussent au pillage d’idées et d’images ainsi qu’au pastiche. Concernant les émissions de télé, le
phénomène d’achat des droits d’émissions ou carrément, de clonage a commencé
avec l’avènement des chaînes et des grosses sociétés de production privées, comme Cactus-Production, qui
vendaient des émissions, en P.A.D (Prêt à la diffusion), à la chaîne publique.
Des productions, que l’on sait, du genre jeux, téléréalités et sociales, etc. c’est –là le choix de la facilité et le choix
de la paresse. Déjà que nous consommons tous genres de produits finis importés,
dans tous les domaines et cela va de la simple aiguille, jusqu’à l’airbus, va-t-on
devenir avec cette nouvelle tendance de plagiat et d’achat de droit d’émissions
de simples consommateurs d’idées et de concepts venus d’ailleurs ? Va-t-on
désormais se contenter de reproduire à
l’infini, sans plus jamais nous creuser les méninges, les concepts venus
d’orient ou d’occident ? Les producteurs et auteurs, vont-ils, par manque d’inventivité,
sombrer dans la facilité la plus lénifiante et se contenter de copier-coller tous
genres de productions et de fictions confondues ? Car, comment peut-on créer
et évoluer, si l’on ne fait que piquer les idées des autres et parfois sans
même prendre la peine de payer les droits d’auteurs.
Certes, les
concepts importés d’émissions ou de
séries de fictions ne sont pas tous à jeter, au contraire, certains sont même
de qualité, mais de là à se croiser les bras et
de se contenter de tout absorber, tel un buvard, c’en est trop. Pis, c’est
même grave, car le contrecoup des satellitaires et de la mondialisation ne
devrait pas nous pousser à accepter, sans résistance, la standardisation des
idées, le formatage de la pensée à travers, le plus souvent, des programmes
débilitants et lénifiants afin de mieux anesthésier les esprits, dompter les
peuples et zébrer les identités. Cela, soit en faisant pleurer dans les
chaumières, soit en usant de populisme, de voyeurisme ou d’exhibitionnisme.
Face à cette mondialisation des concepts d’émissions de télé, aux auteurs et
producteurs de résister pour éviter de devenir de simples copieurs démunis de
cervelle. Est-ce, désormais, le temps du copié-collé ?
Habiba Ghribi, vice- championne olympique
La femme Tunisienne est l’avenir de l’homme
La séquence montrant, Habiba Ghribi, dépassant, en 2ième
position, la ligne d’arrivée du 3000 mètres steeple, le lundi 6 août, à
Londres, a fait le tour du monde. Ainsi, d’ailleurs, que les autres séquences où
elle fait le tour du stade, enveloppée du drapeau national, et où elle monte
sur le podium pour recevoir sa médaille d’argent. Première athlète tunisienne à
décrocher une médaille olympique elle l’a, prestement et judicieusement, dédiée
aux femmes tunisiennes et à la Tunisie nouvelle.
Réussir l’exploit
d’être la première femme à marquer
l’histoire du sport tunisien en brillant lors de Jeux Olympiques est une
prouesse formidable. Réussir à améliorer son record national de 3’ en réalisant 9’08’’37 est une réelle
performance. La vice-championne du monde, en 2011, à Daegu, en Corée du Sud, a
forcé l’admiration du monde entier, à l’exception de ceux qui cherchent midi à
quatorze heure, et a honoré la Tunisie en levant très haut son drapeau dans le
ciel olympien. Or, Habiba Ghribi qui a épaté le monde entier pour sa bravoure, n’ont
seulement n’a pas été officiellement accueillie, à son retour, comme le font
tous les pays du monde pour leur héros olympique, mais elle a raflé sa
récompense au moment même où la Commission des Droits et liberté à l’Assemblée nationale
constituante, appuyée notamment par des Constituantes femmes d’Ennahdha, a
adopté un projet d’article de la
nouvelle Constitution remettant en cause l’égalité entre l’homme et la femme
assignant cette dernière au statut d’être «complémentaire
de l’homme» (sic).Or, la
médaillée aux J.O. 2012, vient de prouver, grâce à son talent, sa générosité et
ses performances sportives , que la
femme tunisienne n’est pas une auxiliaire, ni une supplétive complémentaire de l’homme,
mais son égale. Mieux, vu ses performances dans tous les domaines, et n’en
déplaise à tous ceux et celles qui veulent remettre en cause les principes
d’égalité, tout en espérant et faisant
en sorte qu’ils n’y réussiront pas, la femme est, bel et bien, l’avenir de
l’homme.
S.D.
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