Qui veut détruire notre
révolution ?
Penseur,
écrivain et chercheur dans les sciences politiques, Riadh Sidaoui, est
directeur du Centre des Nations arabes de recherches et de publications à
Genève où il réside. Spécialiste du monde arabe, des mouvements islamistes et
des changements démocratiques. Invité dans l’émission Fasl El Maqal animée par Soufiane
Ben Farhat son analyse percutante et pertinente de la situation en Tunisie a eu
un grand succès aussi bien à l’écran que sur la toile. L’Affaire Baghdadi
Mahmoudi et la réaction du président
Marzouki, sa lettre postée sur le portail d’El Jazeera, les crédits des pays du
Golfe et notamment qatari, l’évaluation de l’information ont été égrenés au fil
de cette émission commentant l’actualité politique. Concernant la lettre postée
par le président sur la chaîne qatari l’analyste a souhaité que le président
n’écrive pas sur une
satellitaire d’une dictature possédée par un dictateur, car au Qatar il n’y a
pas d’élections, ni de falsification d’élection, ni démocratie, ni liberté
d’expression. Qu’il écrive dans les journaux tunisiens, Koweitiens, libanais,
égyptiens où la démocratie existe, mais pas sur El Jazeera est une chaine
dictatoriale qui a un agenda clair pour les petits et les grands qui obéit à
une dictature arabe, officiellement le citoyen
qatari n’a vu une urne qu’à la télé…
Evoquant les
élections il affirma que l’enjeu c’est d’écrire un Destour et et de préparer
les nouvelles élections or, on s’est
retrouvé embarqué dans les relations
internationales du coup le pays est devenu un nid d’agents de renseignements Des
gens qui complotent contre la Syrie, qui veulent l’attaquer, après une semaine
Gaza a été bombardé, or, personne n’a proposé le congrès des amis de Gaza ou de
Palestine. Sommes -nous de simples serviteurs de ces pays arabes. Amener le
Qatar er l’Arabie Saoudite à répandes la démocratie n’est ce pas aberrant. Ce
modèle de rois et de prince ne peut détruire et nuire. Avec leurs satellitaires
il veut détruire la révolution tunisienne, le même groupe de chaine dans le
même studio, avec les mêmes caméras et réalisateur, amène Haifa Wahbi sur
Artevidéo -club puis Amrou Khaled sur Ikra pour détruire les cerveaux arabes. Il faut sauver nos jeunes des
Wahabites.
Sur le plan
économique il a expliqué qu’il y avait deux modèles économiques : l’économie
publique, le capitalisme sauvage et
l’économie de marché comme l’a fait le RCD, hier, et Ennahdha aujourd’hui. Le
Qatar a perdu la bourse américaine plus de 2500 milliards dollars, s’il donnait
à la Tunisie seulement 20milliards dollars de crédits, on en finira avec la
pauvreté. Mais non.
A propos de
la liberté de presse l’intervenant a déclaré que la. liberté d’informer et
d’expression vit, aujourd’hui son âge d’or et aucun pays arabe ne jouit mais elle est ciblée et menacée.. Bref, on ne
va pas tout dire, mais notre essayiste et penseur démonte tout le système pour
montrer comment certains ont intérêt à voir la révolution tunisienne
complètement détruite et anéantie pour mieux implanter leur branche islamique
rétrograde avec la panoplie de charlatanisme et de démagogie avec la religion pour fonds de commerce.
La liberté d’expression
menacée ?
L’Affaire
Nadia Heddaoui et Najoua Zouhair journalistes à Rtci (Radio Tunis chaîne internationale)
a fait la une de plusieurs médias et a
créé le buzz sur le Net et les réseaux sociaux durant toute la semaine écoulée.
Aux dernières nouvelles et à l’heure où nous mettions sous presse toute cette histoire est en stand-by, les
négociations avec le syndicat des journalistes sont suspendues dans l’attente
du retour du Directeur général en voyage. Mais résumons d’abord les
faits : Nadia Heddaoui a été, le vendredi 6 juillet, interdite d’entrée
sur le lieu de son travail, alors qu’accompagnée de son invitée, Om Zied, elle
s’apprêtait à animer son émission Café
noir. Que reprochent la direction générale et la direction de la chaîne à
ces journalistes ? Les raisons étalées
sur plusieurs médias sont professionnelles et internes : refus de faire
les vacations de 6 heures par jour, partialité et nous en passons. Pis, N.
Zouhair est carrément accusée d’abandon de postes
Nadia Heddaoui, elle, se dit stupéfaite et
sidérée par cette décision abusive l’empêchant d’accéder à la radio sans
qu’elle en soit informée au préalable. Elle ne comprend pas non plus, la
décision du changement du titre de son émission prise de manière unilatérale par
la directrice de la chaîne, Donia Chaouch, sans discussion ni concertation. De Café noir ce rendez-vous est devenu l’invité du journal , pour qu’il soit
plus en harmonie avec la grille d’été et le mois de Ramadan, alors qu’il s’agit
d’une émission autonome. En fait, ce qui a mis le feu au poudre, selon la
journaliste, c’est l’intervention de Bendir Man, invité d’un des numéros de
l’émission qui a déclaré à propos de l’extradition de Baghdadi Mahmoudi :
«C’est pire que les guignols, Marzouki fume des joints ou quoi ?».
Or, il s’agit d’humour et de caricature, comme c’est le cas sous d’autres cieux
démocratiques. A preuve deux jours après l’humoriste et chanteur l’un des
conseillers du président, en l’occurrence Aziz Krichen était l’invité de la
même émission, sans que cela ne pose problème : pas de reproche à
l’horizon de la part du conseiller. Certains n’hésiteront pas, donc, à évoquer,
dans ce cas une sorte de censure qui ne dit pas son nom.
Maintenant, quoique
puissent se reprocher les uns et les autres, empêcher une journaliste salariée
de rejoindre son lieu de travail c’est aller vite en besogne et retourner,
après la Révolution, aux vieux démons, inadmissibles et inacceptable, de la
répression et de la coercition digne de l’ancien régime. Admettons qu’il y ait
eu faute de la part de la journaliste, avant d’en arriver à lui interdire l’entrée
de la radio et la déprogrammation de l’émission
ne fallait-il pas appliquer et respecter les procédures administratives graduelles
et légales connus de tous. De plus déprogrammer le rendez-vous annoncé par Om
Zied c’est un manque de respect pour les auditeurs. En tous cas pareils
procédés sont loin d’être productifs et démocratiques. On croyait qu’après la
révolution les décisions verticales répressives à l’encontre des journalistes
étaient révolues et qu’en fait primaient la discussion, la concertation et l’échange
au sein des réunions de la rédaction. Or, l’on s’aperçoit que ce n’est pas
toujours le cas et que la menace sur la liberté d’information et d’expression
pèse toujours de tout son poids.
S.D.
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