jeudi 23 août 2012


Dhafer Youssef clôture le festival de Carthage

Sous le signe de la rencontre des cultures et de la communion

 
Le concert du compositeur et musicien Dhafer Youssef a clos en beauté, le 15 août, la 48e session du festival international de Carthage. Un spectacle qui s’est déroulé sous le signe de la rencontre et de la communion. La première rencontre s’est accomplie sur scène entre deux styles de musique d’Orient et d’Occident dans une sorte d’alchimie où se déclinent chacune des cultures musicales, ensuite entre l’artiste et le public conquis d’avance, venu très nombreux, pour écouter en live ce  troubadour  des temps modernes.
La rencontre sur scène entre la musique soufie et d’autres genres, classique, jazz, électro,  World-Music a secrèté, tout au long du concert, une sorte de magie distillée par les morceaux composés ou improvisés par le compositeur et néanmoins luthiste grâce, entre autres, à la qualité technique de son Quartet, des 15 musiciens à cordes de Bratislava et de ses invités venus de plusieurs coins de la planète, tels les virtuoses turcs, Husnu Senlendirici, clarinettiste, Aytaç Dogan au Qanoun et le guitariste norvégien Aarset et autres.
Dance of the invisible Dervishes, c’est là  l’intitulé du spectacle, annonce le ton, renvoyant au mysticisme oriental et à l’exploration d’autres musiques et sonorités venus d’Occident, un mélange où tout tend vers ce dialogue des cultures, si souhaité afin de consacrer compréhension et tolérance entre les peuples, lesquels ont en tant besoin par les temps qui courent.
L’influence soufie, Dhafer la porte en lui, dès sa prime enfance, quand il fréquentait les écoles coraniques et les zaouia pour faire son apprentissage des chants religieux. Quant au jazz, il l’affectionne et l’explore   parce que c’est une musique libre et ouverte sur l’improvisation qui sous-tend toutes ses créations. Ce qui a été, d’ailleurs, nettement perçu à travers des morceaux de ses derniers albums, Divine  Shadows, Abu Nawas Rhapsody et de nouvelles compositions où la voix de l’artiste, tel un instrument, semble comme toucher à l’infini, s’étendant avec souplesse et légèreté dans le registre aigue provoquant toutes sortes de sensations et d’émotions.
 Cette musique vocale fluide, haute en couleur et en sonorités, se décline façon Dhafer Youssef- Touch distinguant son œuvre, qui réfère aux maîtres du soufisme et à leur poésie, dont il cite, notamment El Hallej. Il est vrai que la poésie s’est invitée durant le concert avec la prestation du poète Sghaeir Ouled Ahmed qui a récité, sous les acclamations du public, son célèbre poème Ilahi, prônant la liberté d’expression et la liberté tout court, sur fond de musique vocale et instrumentale.
La deuxième rencontre, voire la communion, qui a marqué ce concert, a eu lieu entre l’artiste et le public qui a écouté religieusement et en connaisseur,  toutes les compositions présentées dans un désir affiché de s’imprégner de spiritualité et de musique teintée de sacré. Le public a, ainsi, vécu un vrai moment de contemplation musicale où l’art le disputait à la spiritualité.

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