jeudi 23 août 2012


Retro  5 aout
Fictions et points communs
Bizarrement les feuilletons «ramadanesques» programmés actuellement dont Ounqoud El Ghadab sur El Watania 1, Min Ajli Ouyoun Catherine sur Nessma -TV et Mektoub 3 sur Attounissia  se caractérisent tous par trois dénominateurs ou points communs : d’abord, toutes ces fictions traitent, sans un regard pour le présent, du passé avec son cortège d’aspects négatifs et de dénonciation des dépassements et abus  commis sous l’ancien régime, entre excès de pouvoir, népotisme, vols, trafic d’influence mafieux, torture, répression, meurtres. Or, évoquer, coûte que coûte, cette enfilade de méfaits, même de manière artificielle et gratuite, notamment, après la chute de la dictature, c’est facile. Ensuite, la pléthore de comédiens qui évoluent dans ces feuilletons, notamment les deux premiers cités plus hautes. Il est vrai que pour les acteurs, l’une des rares opportunités de jouer dans une fiction télévisuelle se présente, en fait, à l’occasion de Ramadan.Normal, donc, que les scénaristes imaginent autant de personnages, que les producteurs et réalisateurs suivent le mouvement. Enfin, le casting, parfois, ridicule, exemple : certaines comédiennes interprétant des rôles de mères paraissent plus jeunes que celles campant le rôle de leur fille, comme dans Pour les beaux yeux de Catherine de  Hamadi Arafa d’après un scénario de Rafika Boujdaï. Or, si c’est compréhensible pour la fille aînée du Raïss Nourreddine, cela n’est nullement valable pour certaines parmi les six autres qui semblent plus âgées que leur génitrice.
Bref, en attendant que s’achèvent ces fictions, on ne peut, cependant pas, passer sous silence, ce qui semble être le retour de la censure sur la première chaîne publique à travers la suppression d’une scène de danse, jugée «sensuelle», dans le 8ième épisode du feuilleton Ounqoud… alors que le réalisateur Naïm Berrhouma n’a même  pas été informé de «ces inadmissibles coupes ».Pourtant il a  regretté pareille pratique, d’autant que «la scène censurée relève,selon lui, du roman rose, en comparaison avec la fameuse séquence de danse dans le film Errisala de Mustapha Akkad». Le Syndicat des réalisateurs et  techniciens qui a, de son côté stigmatisé et dénoncé  «le retour à ces  pratiques de l’ancien régime, faisant fi de l’intégralité de la production ainsi que  du droit et à la liberté d’expression et de création». Cela tout en demandant «le changement du Conseil d’administration, comme conclu entre l’Ugtt et le gouvernement, dans l’attente des lois régissant l’information et la culture». Franchement voilà qui est grave, n’augure rien de bon et atteste que les mentalités n’ont pas, encore, changé au sein de l’administration qui, visiblement, n’est pas à l’heure de la Révolution. Car, elle semble, toujours, considérer que la création est à géométrie variable, autrement dit, selon le bon vouloir du prince. Quand, donc, les censeurs de tous bords comprendront-ils  que la liberté de création et d’expression sont justement des demandes, voire des exigences de la Révolution ? Quand, donc, comprendront-ils, enfin, que la création est libre ou n’est pas ?
 
Pas d’images des J.O. sur nos chaînes
La participation tunisienne aux jeux olympiques de Londres ne se présente pas sous les meilleurs auspices, puisque avec toutes les éliminations de nos sportifs  en escrime, natation, tennis  et autres, on craint que les Tunisiens ne reviennent complètement bredouilles. Espérons, malgré tout que l’honneur sera sauvé, par la récolte d’au moins une médaille. Bizarre, la chaîne publique n’a passé aucune image par voie satellitaire de nos sportifs aux J.O. il faudrait disposer d’une antenne classique, donc, pour pouvoir suivre quelques résumés sur la voie terrestre. Un casse tête chinois, car très peu de gens en possèdent encore. Alors, tant pis, on se rabat sur les  satellitaires arabes et européennes pour suivre la prestation de nos athlètes et participants. Sur les autres chaînes ce n’est pas mieux, mercredi dernier, sur Hannibal-TV, par exemple, nous avons suivi le résumé de notre participation à cette grande fête sportive, mais nous avons eu droit, pendant les 10 premières minutes  à un reportage, style radio, où n’avons vu aucune image des J.O, mais seulement celle de la présentatrice, pendant que le correspondant de la chaîne, dont on ne voyait que la photo, égrenait les abandons et déconvenues de nos sportifs à Londres.  Après tant de parlotte sans images, nous avons dû  jeter l’éponge et zapper ailleurs pour aller à la découverte des variétés de disciplines sportives et des prouesses de si jeunes champions, en athlétisme, natation, tennis, tir à l’arc, ping-pong et autres. Quel régal ! Profitons-en  pour nous demander, pour la nième fois, pourquoi n’investissons-nous pas dans ces sports individuels, qu’il faudrait, coûte que coûte, encourager. Car, c’est dans ce genre de sport qu’il est possible de réussir à relever des défis…
S.D. 

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