Retro 5 aout
Fictions et points communs
Bizarrement les feuilletons «ramadanesques» programmés
actuellement dont Ounqoud El Ghadab sur
El Watania 1, Min Ajli Ouyoun Catherine
sur Nessma -TV et Mektoub 3 sur
Attounissia se caractérisent tous par
trois dénominateurs ou points communs : d’abord, toutes ces fictions
traitent, sans un regard pour le présent, du passé avec son cortège d’aspects
négatifs et de dénonciation des dépassements et abus commis sous l’ancien régime, entre excès de
pouvoir, népotisme, vols, trafic d’influence mafieux, torture, répression,
meurtres. Or, évoquer, coûte que coûte, cette enfilade de méfaits, même de
manière artificielle et gratuite, notamment, après la chute de la dictature, c’est
facile. Ensuite, la pléthore de comédiens qui évoluent dans ces feuilletons,
notamment les deux premiers cités plus hautes. Il est vrai que pour les
acteurs, l’une des rares opportunités de jouer dans une fiction télévisuelle se
présente, en fait, à l’occasion de Ramadan.Normal, donc, que les scénaristes
imaginent autant de personnages, que les producteurs et réalisateurs suivent le
mouvement. Enfin, le casting, parfois, ridicule, exemple : certaines
comédiennes interprétant des rôles de mères paraissent plus jeunes que celles
campant le rôle de leur fille, comme dans Pour
les beaux yeux de Catherine de Hamadi Arafa d’après un scénario de Rafika
Boujdaï. Or, si c’est compréhensible
pour la fille aînée du Raïss Nourreddine, cela n’est nullement valable pour
certaines parmi les six autres qui semblent plus âgées que leur génitrice.
Bref, en attendant que s’achèvent ces fictions, on ne peut,
cependant pas, passer sous silence, ce qui semble être le retour de la censure
sur la première chaîne publique à travers la suppression d’une scène de danse,
jugée «sensuelle», dans le 8ième épisode du feuilleton Ounqoud… alors que le réalisateur Naïm
Berrhouma n’a même pas été informé de
«ces inadmissibles coupes ».Pourtant il a
regretté pareille pratique, d’autant que «la scène censurée relève,selon
lui, du roman rose, en comparaison avec la fameuse séquence de danse dans le
film Errisala de Mustapha Akkad».
Le Syndicat des réalisateurs et techniciens qui a, de son côté stigmatisé et
dénoncé «le retour à ces pratiques de l’ancien régime, faisant fi de l’intégralité
de la production ainsi que du droit et à
la liberté d’expression et de création». Cela tout en demandant «le changement du Conseil d’administration,
comme conclu entre l’Ugtt et le gouvernement, dans l’attente des lois régissant
l’information et la culture». Franchement voilà qui est grave, n’augure
rien de bon et atteste que les mentalités n’ont pas, encore, changé au sein de
l’administration qui, visiblement, n’est pas à l’heure de la Révolution. Car,
elle semble, toujours, considérer que la création est à géométrie variable,
autrement dit, selon le bon vouloir du prince. Quand, donc, les censeurs de
tous bords comprendront-ils que la
liberté de création et d’expression sont justement des demandes, voire des
exigences de la Révolution ? Quand, donc, comprendront-ils, enfin, que la
création est libre ou n’est pas ?
Pas d’images
des J.O. sur nos chaînes
La participation tunisienne aux jeux olympiques de Londres
ne se présente pas sous les meilleurs auspices, puisque avec toutes les éliminations
de nos sportifs en escrime, natation,
tennis et autres, on craint que les
Tunisiens ne reviennent complètement bredouilles. Espérons, malgré tout que
l’honneur sera sauvé, par la récolte d’au moins une médaille. Bizarre, la
chaîne publique n’a passé aucune image par voie satellitaire de nos sportifs
aux J.O. il faudrait disposer d’une antenne classique, donc, pour pouvoir
suivre quelques résumés sur la voie terrestre. Un casse tête chinois, car très
peu de gens en possèdent encore. Alors, tant pis, on se rabat sur les satellitaires arabes et européennes pour
suivre la prestation de nos athlètes et participants. Sur les autres chaînes ce
n’est pas mieux, mercredi dernier, sur Hannibal-TV, par exemple, nous avons
suivi le résumé de notre participation à cette grande fête sportive, mais nous
avons eu droit, pendant les 10 premières minutes à un reportage, style radio, où n’avons vu
aucune image des J.O, mais seulement celle de la présentatrice, pendant que le
correspondant de la chaîne, dont on ne voyait que la photo, égrenait les
abandons et déconvenues de nos sportifs à Londres. Après tant de parlotte sans images, nous
avons dû jeter l’éponge et zapper
ailleurs pour aller à la découverte des variétés de disciplines sportives et
des prouesses de si jeunes champions, en athlétisme, natation, tennis, tir à l’arc,
ping-pong et autres. Quel régal ! Profitons-en pour nous demander, pour la nième fois,
pourquoi n’investissons-nous pas dans ces sports individuels, qu’il faudrait,
coûte que coûte, encourager. Car, c’est dans ce genre de sport qu’il est
possible de réussir à relever des défis…
S.D.
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