jeudi 23 août 2012


Retro 26 aout
Contre toute violence menant au chaos
Le chapelet d’images de violence, que connaissent certaines villes et endroits du pays, s’égrènent au fil du temps, car il n’y a pas de jour qui passe sans que les satellitaires et les radios, d’ici et d’ailleurs, ainsi que les réseaux sociaux n’évoquent ni ne diffusent des récits et des séquences vidéos de violences verbales et physiques perpétrées par de sombres individus dits Salafistes qui ne se soucient guère du respect des libertés individuelle et publique, entre autres la liberté d’expression et de création, pour lesquelles la Révolution, qui fout de plus en plus le camp, est survenue en grande partie.
 Les dernières scènes en date d’agressions et de violence barbares et ignobles, si choquantes, ont été captés par les caméras au cours des différents festivals et manifestations culturelles :  le monde entier a vu, le 16 août, les effets  tragiques de l’assaut  contre les organisateurs et les invités du festival consacré à la Journée inter nationale d’El Aqsa à Bizerte : des traces de sang sur le sol des espaces attaqués, des visages ensanglantés ou tuméfiés par des coups sauvages, des blessés aux têtes suturés et nous en passons.
D’autres récits et images ayant fait le tour de plusieurs télés et réseaux sociaux ont évoqué ou montré des actes d’extrémistes, on ne sait trop par qui manipulés, qui ont sévi un peu partout contre la liberté d’expression et de création, imposant, impunément, leur loi et leur diktat. Ces empêcheurs de tourner en rond n’ont pas trouvé mieux, un certain 14 août à Menzel Bourguiba, que de prier  en grand nombre, devant le lieu où devait se dérouler le spectacle de Lotfi Abdelli, Made in Tunisia ,100% Halal afin d’interdire, à leur manière, son déroulement. Rebelote, un jour plus tard, à Kairouan, pour empêcher, cette fois-ci, des musiciens iraniens de jouer et d’accompagner Lotfi Bouchnak, lors d’un spectacle de musique Soufie. Cela sous prétexte que ces musiciens sont des Chiites, lesquels, il est vrai, ne sont pas du tout, ces derniers temps, en odeur de sainteté. Et ce, pour de multiples raisons qu’il serait fastidieux d’évoquer, ici, tant elles paraissent dérisoires. Ce qui n’a pas empêché, du reste, Bouchnak de chanter sans ses invités. S’en prendre, ainsi, à la liberté de création et d’expression dans un laxisme ambiant des autorités n’augure rien de bon. Quand les libertés fondamentales sont bafouées, c’est que rien ne va plus dans cette phase transitionnelle et qu’un débat national doit s’instaurer, toute affaire cessante, afin de sauver l’enjeu démocratique tant désiré et attendu, à moins que...
 Le sport, plus précisément le foot, a connu également, ces dernies temps, un accès et un excès  de violence grave et inadmissible, les satellitaires de par le monde ont diffusé les séquences chaotiques et hideuses d’envahissement, par le public, du terrain du stade de Sousse, au cours de la partie opposant  l’EST à l’Etoile, comptant pour la Coupe Africaine des Clubs Champions. Voilà l’image que nous donnons de la Tunisie postrévolutionnaire aux autres peuples et millions de téléspectateurs qui doivent être profondément déçus de voir les choses tourner de la sorte, sous nos cieux. Quant à la grande majorité de nos citoyens, ils ne peuvent qu’être tristement désenchantés par de tels spectacles. Décidément  les manipulations tous azimuts du public, les calculs et l’instrumentalisation du sport à des fins politiques ont la peau dure. Les magouilles et l’accointance entre le sport et la politique se poursuivent de plus belle.
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Cependant, on peut se poser la question : à qui profitent tous ces actes de violence? Ils profitent à tous les manipulateurs politiques, à tous ceux qui sont connus pour leur haine de l’art, la création et de la liberté d’expression, à tous les antidémocrates qui n’ont qu’un objectif semer le chaos et la discorde pour régner en solitaire et s’accaparer le pouvoir. Cela, même aux dépens de la pérennité, la cohésion et l’avenir du pays. Or, ces  violences  perpétuelles et interminables qui ne font que bafouer les libertés et les droits humains pourraient aboutir sur la destruction du processus de transition démocratique, sur la déliquescence de l’Etat, qui, il faut le dire a déjà beaucoup perdu de sa superbe.  Toutefois, si l’Etat n’agit pas, les démocrates, la société civile et les autres institutions et organismes libres et indépendants doivent se mobiliser contre toutes formes de violences en exigeant l’application de la loi pour tous, loin d’un traitement et d’une justice à double vitesse. A moins que certaines parties ne veuillent creuser le sillon d’une nouvelle dictature, justement, en recourant à la violence et au chaos. La boucle est bouclée.
S.D.

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