samedi 13 juin 2015

Campagne "Winou El Pétrole"
C'est aussi une affaire de communication 
Tout le monde s’est braqué, ces dernières
semaines, sur la campagne «Winou el pétrole ?»
qui a été lancée suite à la découverte, à l’orée
du mois de mai, d’un nouveau puits de pétrole à «El
Faouar» (Kébili).
Les détracteurs de cette campagne accusent
certains partis, dont notamment le CPR, le courant
démocratique et Harak echaâb de Moncef Marzouki
d’être derrière cette «agitation sociale» en faisant
croire au bon peuple que «La Tunisie flotte sur
d’immenses nappes de pétrole». Le président
d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, par exemple,
estime que : «Les initiateurs de cette campagne ne
sont autres que les perdants des dernières élections
législatives et présidentielle» tout en spécifiant que
«le peuple a le droit de connaître la vérité sur les
ressources et richesses énergétiques du pays».
Mais qu’à cela ne tienne, les partisans de la campagne
«Où est le pétrole ?», entre jeunes et moins jeunes,
exigent la transparence sur les contrats conclus
avec les sociétés exploitatrices étrangères et les
ressources réelles énergétiques
du sol tunisien, afin que les
richesses soient équitablement
distribuées et que toutes les
régions notamment concernées
en jouissent. En plus terre à
terre, ils exigent leur part du
gâteau. Quoi de plus légitime
d’ailleurs. Mais faudrait-il
vraiment croire que nos terres et
nos mers regorgent du précieux
«or noir» ? Car, les détracteurs
de cette campagne ridiculisent ceux qui croient, dur
comme fer, que la Tunisie est aussi riche en pétrole
que l’Algérie ou la Libye.
«Mieux», ils accusent les instigateurs de cette
campagne de financer cette campagne afin de
déstabiliser le gouvernement et le pays et de porter
atteinte à la stabilité économique et à la paix sociale.
Les médias audiovisuels locaux ont dans, leur
majorité, reflété cette polémique en invitant sur les
plateaux des experts en énergie et des responsables,
notamment le PDG de l’Etap, Mohamed Akrout,
lesquels ont certifié que notre production de pétrole
ne dépasse pas les 51.000 barils par jour.
De leur côté, les hommes politiques de la coalition
gouvernementale, sollicités par les chaînes de
télé, ont reconnu au peuple le droit de connaître
la vérité sur les ressources naturelles du pays et
la nécessité de la transparence, mais ont tenu à
dénoncer les instigateurs de la campagne qui, selon
eux, n’ont qu’un seul but : «instaurer le chaos à
l’unique fin de déstabiliser le pays et de faire tomber
le gouvernement». Outre que, selon eux, pareilles
chimères gomment la valeur travail incontournable
pour le redémarrage de notre économie qui prend
de l’eau de toutes parts.
Pour une stratégie de communication
gouvernementale
Mais rien n’y fait, les partisans de cette
campagne campent sur leur position
accusant le gouvernement «de corruption
et de vol des richesses du pays». C’est l’Etat qui
est décrédibilisé et sa souveraineté qui en prend
un sacré coup. Comment rétablir les ponts de
communication avec l’ensemble des citoyens sinon,
et nous l’avons déjà dit sur ces mêmes colonnes,
en déployant une stratégie de communication
gouvernementale conséquente, intelligente et
efficace.
De leur côté, tous les médias audiovisuels, qui ont
fait appel aux responsables et aux experts afin
d’éclaircir la lanterne de l’opinion publique sur la
réalité des ressources énergétiques, n’ont pas réussi
à convaincre les partisans de la campagne «où est le
pétrole?».
Lesquels n’en démordent
pas et continuent à sévir sur
les réseaux sociaux ayant eu
visiblement le dessus sur les
médias.
Aussi, faut-il conclure que les
médias ont eux aussi besoin
d’améliorer sérieusement
leur communication avec le
public ? Tout porte à le croire.
C’est pourquoi des études
et des interventions d’experts et de consultants
s’avèrent plus que jamais nécessaires pour établir
des ponts réels de médiation et d’échange avec les
téléspectateurs.
Il s’agit, ainsi, d’améliorer la qualité de l’information
en privilégiant les réflexes professionnels, soit la
vérification des faits et la prudence afin d’éviter les
dérapages façon faux scoop et course déplacée
à la réalisation de ces «fameux» buzz, pour des
raisons d’audimat, comme ce fut le cas récemment
avec la diffusion, sur Al Hiwar Ettounssi dans «Al
yaoun Ethamen» de Hamza Belloumi, de la vidéo
du discours truqué de Moncef Marzouki qu’il a
prononcé au Qatar.
C’est seulement le professionnalisme et le respect
de l’éthique du métier qui sont à même de garantir
la crédibilité, si nécessaire, pour une communication
efficace et réussie avec le public.
Il est clair que beaucoup reste à faire afin de gommer
la suspicion et la méfiance des téléspectateurs
réfractaires et de restaurer la confiance entre les
médiateurs et le public récepteur.
S.D.

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