lundi 2 juillet 2012

48ième festival international de Carthage: Rassembleur et festif

Rassembleur et festif
 • Ajout de 4 spectacles de musique et de chant tunisiens
 • «Rien à craindre, côté sécurité», affirme Fethi Kharrat, directeur du festival
 • Un cycle alléchant de cinéma du 21 au 31 août

Dans une semaine, plus précisément le jeudi 5 juillet, s’ouvrira la 48e édition du Festival international de Carthage avec un spectacle en hommage à l’une des grandes figures de la chanson tunisienne, le regretté Ali Riahi.
Le concept du spectacle d’ouverture est spécifique et «original», apprend-on. Il s’attachera à assurer la continuité entre des aînés et de jeunes talents dans un esprit rassembleur et festif.
Aussi l’ensemble vocal ou le chœur sera-t-il constitué par de grands noms de la chanson tunisienne tels Lotfi Bouchnaq, Zied Gharsa, Mohamed Jebali, Hassan Dahmani et d’autres qui donneront la réplique aux chanteurs de la relève qui interprèteront des «morceaux choisis» du répertoire de l’auteur-compositeur de la chanson désormais culte «Yalli dhalimni». 
Ce ne sera pas le seul spectacle de chant tunisien, il y en aura d’autres comme l’ont sollicité et revendiqué les trois syndicats des métiers musicaux, des artistes chanteurs et des auteurs-compositeurs dont le différend avec le ministère de la Culture a été aplani avec l’ajout de quatre spectacles de musique et de chant tunisiens dans le programme de cette 48e édition.
Ainsi se produiront sur la scène du théâtre romain  : Ridha Chmek et son orchestre dans «Aghani El Hayet», Houcine Ifrit dans un spectacle soufi «Mohamed, Taj El Anbiâ», Hédi Habbouba dans une rétrospective de ses tubes populaires intitulée «El Matarek» (Les marteaux) ainsi que Fayçal et Lamia Riahi.

«Carthage n’est pas le festival de  la chanson»

M. Fethi Kharrat, directeur de cette 48e édition éclaire notre lanterne : «L’approche de “Carthage” tombe sous le sens : il ne s’agit pas d’un festival de la chanson mais d’une manifestation internationale où le taux des spectacles tunisiens ne devrait pas dépasser les 30%. Outre qu’il s’agit d’une manifestation diversifiée réunissant plusieurs arts, entre autres le ballet, la poésie, le cinéma, etc,  le seul critère pris en compte étant la qualité, voire l’excellence. Certes,  il n’est pas possible de changer du jour au lendemain une mentalité et un héritage de 20 années ou plus durant lesquels «Carthage» est devenu synonyme de festival de la chanson et de tribune pour n’importe quel chanteur qu’il soit local ou arabe.
Abandonnons donc cette idée obsessionnelle chez certains qui consiste à croire que cette manifestation internationale est globalement consacrée au chant et qu’elle doit nécessairement comprendre un quota de spectacles pour nos chanteurs. Certains pensent que monter sur la scène du théâtre romain est aisé et sans risques; or, cela peut nuire au parcours d’un chanteur s’il connaît un échec. En tout cas, il est sûr que nous n’avons pas voulu brusquer les choses ni rompre avec les artistes, à preuve quand les syndicats de la profession ont réagi, comme vous le savez, et vu que nous ne sommes plus dans une logique dictatoriale, nous avons tout de suite noué le dialogue et trouvé, enfin, un accord consistant dans l’ajout de quatre spectacles de musique et de chant tunisiens».
Il est vrai, par ailleurs, que le menu de cette édition a été concocté dans des conditions spéciales, et malgré l’absence de théâtre, il se caractérise par quelques moments  forts. Tels «L’orchestre symphonique de Rome», «Les 100 violons tziganes», «le Ballet Boléro de Ravel», Liz Mac Comb, Alpha Blondy, la soirée de poésie en hommage au grand Mahmoud Dérouiche, Dhafer Youssef, Saber Rebaï et Jamel Debbouze.
Du cinéma, il y en aura à travers un menu alléchant de films dont certains ont été programmés au dernier festival de Cannes. Ce cycle qui clôturera Carthage est prévu du 21 au 31 août.
Maintenant, «Carthage» se déroulera-t-il dans de bonnes conditions vu la conjoncture, somme toute, délicate que connaît le pays? Le directeur de la manifestation en est conscient et répond sans détour : «Si tout se passe dans de bonnes conditions et sans incidents et si l’organisation s’avère réussie, nous aurons sauvegardé les acquis et réalisé nos objectifs. Mais que tous se rassurent, le ministère de la Culture travaille en étroite collaboration et coordination avec le ministère de l’Intérieur afin d’assurer la sécurité des artistes et du public. Il n’y a vraiment rien à craindre».
Enfin, M. Fethi Kharrat, qui a déjà dirigé, pendant trois ans, le Festival international de Hammamet est optimiste quant à la réforme progressive du Festival international de Carthage au cours des prochaines années. Cela avec la contribution des professionnels dans le but de gagner en qualité, en crédibilité et en notoriété.

 

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