Retro 9 juillet
L’automne des médias ?
Si la plupart des chaînes qui composent le paysage
médiatique ont obtenu l’avis favorable de l’Inric (Instance nationale pour la
réforme de l’information et de la communication) pour l’autorisation de
diffusion, la chaîne Zitouna-TV s’est infiltrée dans le paysage médiatique
audiovisuel sans crier gare, mais surtout sans avoir les outils et le
savoir-faire professionnels pour l’exercice du métier. L’un des actionnaires de
cette chaîne, en l’occurrence Oussama Ben Salem, «n’étant autre que le fils d’un des ministres du gouvernement de
la Troïka» comme l’a déploré Kamel Laâbidi, président de l’Inric, dans la
conférence de presse tenue mercredi dernier. Pour cette raison et pour d’autres,
entre licenciements (de Sadok Bouabène, directeur d’El Watania 1) et nouvelles
nominations de directeurs de chaînes radiophoniques, la non application des
décrets 116 et 115,pourtant publiés dans le Journal officiel, qui assurent la
protection des journalistes ainsi que la mise en place de mécanismes pour la
régulation des médias audiovisuels, l’Inric qui n’a été ni consultée, ni
associée à ses décisions, en tant qu’Instance créée pour réformer et promouvoir
le secteur des médias a mis fin à sa mission tout en mettant en garde les autorités
l’opinion publique, d’ici et d’ailleurs, sur le danger de mise au pas des
médias par le pouvoir exécutif, chose aujourd’hui inacceptable, a fortiori
après la Révolution. Appelant, de ce fait, la société civile à défendre le
droit à une information libre et
indépendante, loin de toute désinformation, et à faire preuve de vigilance quant à ce
droit menacé.
Maintenant après la
dissolution de l’Inric et la démission de tous ses membres, à défaut de pouvoir
réaliser les buts pour lesquels elle a été créée et continuer, ainsi, sa
mission, qui et comment régulera-t-on les médias audiovisuels notamment ? Quelles
lois, en l’absence de l’application des décrets 116 et 115, certes
perfectibles, protégeront la liberté d’expression, éviteront aux médias pression,
dépendance, censure et mise au pas et garantiront le respect des règles de
déontologie et de la profession ? Dans tous les pays démocratiques du monde, on
le sait, de pareils organes existent pour assurer l’indépendance des médias,
contrôler tous les dépassements et réguler le secteur audiovisuel. La
disparition de l’Inric peut-il signifier que des menaces réelles de contrôle et
de bâillonnement planent sur les médias ? Par ailleurs, l’on se demande
face à l’absence de lois et d’un organe régulateur, qui veillera à leur bonne
application, à l’attribution des fréquences radios et télés, à l’impartialité
des chaînes publiques, à la diversité des programmes, à la protection des
publics des enfants et des jeunes ? Le gouvernement seul maître à bord, sans
instances de contrôle, même consultative, fera la pluie et le beau temps
affichant, presque, un retour à la case départ, entre dépassements, déviance et
prise de décision verticale et unilatérale annonce-t-il l’automne des médias.
Mais les citoyens et la société civile, qui ont pleinement le droit à la
liberté d’expression, acquis précieux de la Révolution, sont-ils prêts à la
laisser choir après y avoir goûté. That is the question ?
Ces appellations répétitives de
chaînes
Incroyable mais vrai, pas moins de cinq satellitaires portent
pratiquement la même appellation : Tunisie
télévision 1, Tounès Al Youm en attente de diffusion de leur programme, sans
compter El Hiwar Ettounssi, Ettounssia et Tounesna dont la diffusion de grilles
expérimentales a déjà débuté. Plus nationaliste que moi tu meurs semble nous
dire chacun des propriétaires de ces chaînes. Mais il n’y a pas que ça, car il
est sûr qu’il s’agit d’un manque certain d’imagination et d’un manque évident
de bon sens. Car ces appellations quasi identiques ont pour conséquence de
provoquer chez les téléspectateurs une confusion totale à telle enseigne qu’ils
ne savent plus à quel saint se vouer. Comment faire la différence entre toutes
ces chaines ? Allez savoir.
De plus ces nouvelles satellitaires n’ont pas de grille de
programmes comme c’est le cas partout ailleurs, il s’agit en général de 4 ou 5 émissions orphelines ressassées à
satiété jusqu’à l’ennui le plus total. Et les exemples abondent : des
rencontres, entretiens, reportages, enquêtes, variétés et même des bulletins d’information, pour le
moins défraîchis sont rediffusés à plusieurs reprises. Ainsi, pour avoir droit
à des grilles variées où se côtoieraient tous les genres d’émissions, entre
politique, culture, sport, jeux, variétés, fiction, il faudra repasser.
L’important n’est donc pas d’étaler l’appartenance
identitaire de la chaîne ou de s’accaparer le nom du pays de manière répétitive
mais de s’imposer par de vrais grilles de programmes diversifiés et par la
qualité. Alors de grâce un peu plus d’inventivité et d’imagination !
Kelima bientôt sur FM
D’aucuns se demandent pourquoi après avoir obtenu
l’autorisation de diffuser sur les ondes F.M. radio –Kelima ne diffuse, en
fait, que de la musique et continue à n’être captée que sur le net. Or, nous
avons appris que la chaîne radiophonique a acquis de nouveaux studios et un
nouveau matériel pour la diffusion sur les ondes F.M. à partir du mois de
Ramadan.
S.D.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire