lundi 28 mars 2016

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32e Foire internationale du livre de Tunis : Le livre, ce meilleur ami de l’homme

 Par Samira DAMI
La 32e foire internationale du livre de Tunis (Filt) s’avère riche en événements et en manifestations célèbrant plusieurs formes d’expressions littéraires, artistiques et culturelles.
Cette session de la Filt, qui se déroulera du 25 mars au 3 avril, au Parc des expositions du Kram, fêtera le livre dans toutes ses déclinaisons entre nouvelle, roman, essai, biographie. 237 exposants de 23 pays et 400 auteurs, éditeurs et libraires offriront aux amoureux de la lecture une ouverture sur le monde favorisant la nourriture spirituelle et la découverte de nouveaux auteurs talentueux et importants. Outre l’exposition de livres, une foule d’actions et de manifestations est prévue entre tables rondes, conférences-débats, rencontres avec les écrivains d’ici et d’ailleurs, ainsi que deux colloques aux thèmes cruciaux : «La culture face au terrorisme» et «L’avenir de la littérature du Maghreb». Mieux, un symposium sera consacré au grand romancier espagnol Miguel Cervantès à l’occasion de la commémoration du 400e anniversaire de sa mort. La France étant l’invitée d’honneur de cette 32e session, le poète et romancier français d’origine tunisienne Hédi Kaddour, prix Goncourt du 1er roman en 2006 pour «Waltenberg» et grand prix du roman 2015 de l’Académie française avec les «Prépondérants», est, ainsi parmi nous, outre la présence de Jean-Marc Salmon, auteur de «29 jours de révolution : histoire du soulèvement tunisien» qui présentera son livre le mercredi 30 mars à 15h00, ainsi que de Fawzi Mellah et Benjamin Stora.
La foire du livre représente, au fil des ans, une occasion pour convoquer d’autres expressions dont le fondement n’est autre que l’écrit, tel le théâtre par exemple. Mais aussi la musique et la danse, le cirque pour mieux fêter le livre et afin de drainer davantage de public.
Ainsi une quarantaine de spectacles pour petits et grands figurent au menu entre pièces de théâtre, musique, performance, danse, cirque, séances de lecture et de contes pour enfants, cela sans compter l’animation d’ateliers, notamment du numérique et autres expositions.
Petits et grands lecteurs trouvent, visiblement, leur bonheur, eu égard au programme (espérons-le en tout cas) durant cette 32e foire du livre qui, cerise sur le gâteau, consacrera 8 grands prix aux auteurs et aux éditeurs qui se seront distingués par leurs œuvres entre fond et forme.
Quatre prix seront décernés aux éditeurs de livres pour enfants et aux auteurs d’ouvrages de traduction. La traduction représentant une ouverture sur les autres cultures et œuvres littéraires, scientifiques, politiques, artistiques. Enfin, «le meilleur tweet» en relation avec la foire du livre sera également récompensé.

L’Université centrale, partenaire de la Filt
Afin de mieux interagir avec leur environnement, les temples de la diffusion du savoir et de la connaissance, telles les institutions scolaires et universitaires, devront s’impliquer davantage. D’où la nécessité de voir la coopération des ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec le ministère de la Culture qui chapeaute la Foire du livre de Tunis.
Ainsi, l’Université centrale par exemple s’est associée en tant que partenaire à la filt. Et sa direction souligne que «coïncidant avec les vacances universitaires, cela permettra aux étudiants de visiter les stands, de suivre les conférences-débats et de découvrir les multiples nouveaux métiers du livre, y compris la forme numérique. Des métiers à prospecter pour les futurs ingénieurs de polytechnique centrale. Habitués à un environnement pluriculturel, les étudiants de centrale com saisiront l’occasion pour tester leurs aptitudes-journalistiques et interviewer des auteurs d’envergure internationale, tel le denrier lauréat du Grand Prix de l’Académie Française Hédi Kaddour. Enfin, les étudiants de la Centrale DG auront l’opportunité de rencontrer et de dialoguer avec l’économiste conseiller de la BAD et ancien ministre des finances Hakim Ben Hamouda, lors de la présentation de ses trois derniers ouvrages.
Il est vrai qu’aux yeux de la direction de l’Université centrale, «la foire du livre représente une véritable fête du savoir, outre que l’art et la culture non seulement participent activement à l’économie et au progrès de la société, mais contribuent aussi à marquer les nouvelles générations».
Ainsi, d’une année à l’autre, la Foire internationale du livre de Tunis s’impose de plus en plus aussi bien en tant que manifestation commerciale que culturelle et artistique.
Souhaitons maintenant que, lors de cette 32e session de la Filt, les prix soient à la portée des toutes les bourses et qu’elle contribue par là à favoriser la lecture, franchement en crise sous nos cieux.
Car selon un sondage réalisé en avril 2015 par Emrhod consulting, 79% des Tunisiens ne possèdent pas de livres autres que le Coran ou des magazines, tandis que 87% n’ont lu aucun livre en entier durant les 12 derniers mois précédant la date du sondage, alors que 8% seulement ont acheté un livre pendant la même période.
La progression de l’analphabétisme, l’abandon scolaire, l’absence d’incitation à la lecture dans les programmes scolaires et universitaires, la cherté des prix et l’irruption des nouvelles technologies expliquent, entre autres, la crise de la lecture chez nous. D’où, encore une fois, la nécessité d’une coordination et d’un partenariat entre tous les ministères impliqués (l’Education, l’Enseignement supérieur et la Culture) afin de rendre au livre sa valeur et sa légitimité d’antan auprès, notamment, des jeunes générations.

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