jeudi 26 avril 2012

Actualités : Nation

Témoignages - Samir Taïeb, constituant, porte-parole de la Voie démocratique et sociale : Nous pouvons nous retirer de l'ANC si les violations des libertés se poursuivent

«Nous pouvons nous retirer de l’ANC si les violations des libertés se po
 «Nous sommes solidaires avec Jawher Ben Mbarek, les choses sont claires : il y a des alliances étranges entre certains partis. Je sais qu’un haut responsable d’Ennahdha chargé des élections coordonne avec les groupuscules salafistes, qui sont les bras armés de ce parti. Lors du dernier Ramadan, Ennahdha leur a permis de dominer les mosquées et d’installer leurs propres imams. Il se trouve malheureusement qu’ils ont dépassé les lignes rouges. 
Quand on prend contact avec la Tunisie des profondeurs, ils nous agressent et nous empêchent de nous adresser aux citoyens, profitant de nos divisions pour camoufler leur échec flagrant dans la gestion des affaires du pays, ils font tout pour briser les fusions des partis démocratiques. 
Ennahdha est en train «d’assainir» l’administration en y imposant ses partisans, en optant pour le «spoil system» aux dépens du «merit system». 
Ainsi, c’est le retour à la case départ et à l’administration partiale au service du parti au pouvoir, comme à l’époque du président déchu. Or, si Ennahdha parvient à noyauter la Fonction publique, l’un des secteurs clés de l’Ugtt, celle-ci s’en trouvera affaiblie. La centrale syndicale devrait prendre conscience de ce danger. 
Notre existence en tant qu’opposition au sein de l’ANC est dans la balance; nous pouvons nous retirer au cas où les violations et les liberté et les atteintes aux droits de l’homme sepoursuivraient à ce rythme. 
Il faut que le CPR et Ettakatol, alliés d’Ennahdha au sein de la Troïka, assument leurs responsabilités et frappent sur la table pour imposer le respect des libertés et des droits de l’Homme»

Maryam Zeghidi, membre du bureau de l’Atfd (Association tunisienne des femmes démocrates) : «Pour un grand mouvement de protestation» 


«Nous dénonçons les violations des libertés qui ciblent la société civile et les activités politiques. Le gouvernement doit  sortir de son silence condamner les agresseurs des militants et des manifestants. Nous regrettons de nous être tus sur ces dépassements et violations des libertés avant les élections du 23 octobre. Nous nous sommes tus parce que nous ne voulions pas briser le processus électoral et démocratique, mais nous aurions dû refuser que ces élections se déroulent dans ces conditions de violence. La violence perpétrée par ces éléments entre Ennahdha et salafistes, n’est pas surprenante. Le gouvernement et la Troïka doivent réagir : ils portent la responsabilité de ces agressions. Il faudrait organiser un grand mouvement de protestation contre toutes les violations et agressions».

Hechmi Ben Frej, président de l’Association du Manifeste du 20 mars : «Le gouvernement est responsable des violations des libertés»


«Les organismes internationaux et la société civile ont toujours demandé l’arrestation des auteurs des violations des droits de l’Homme, en leur faisant comprendre qu’ils doivent être pénalement et personnellement poursuivis. Halte à l’impunité ! Qui est responsable de tout ça ? C’est le gouvernement qui est le premier fautif face à cette escalade. Rassemblons, donc, toutes les forces démocratiques pour mettre sur pied un plan d’action».

Abdelwaheb El Hani (El Mejd) : «Une politique de diabolisation de l’opinion divergente»

«Il n’y a pas de système démocratique sans un pouvoir de l’opposition et de l’information et sans impartialité de l’administration. La société civile ne s’est pas élevée assez fortement contre ces pratiques de violation des libertés et ces agressions. Le gouvernement doit appliquer la loi.
Ce qui se passe actuellement, c’est la diabolistion de l’opinion divergente et une politique de division mettant dos à dos les commerçants et la société civile lors de manifestations à l’avenue Bourguiba par exemple. Les choix et libertés sont indivisibles. Le monde est fait de contradictions; la vie ou la mort. La vie signifie l’organisation et la gestion de ces contradictions. Sinon c’est la mort et le chaos. Or, nous sommes tenus d’éviter au pays de sombrer dans l’anarchie».
Auteur : Propos recueillis par S.D

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire