jeudi 26 avril 2012

Les politiques réagissent

Samir Taïeb (constituant) : «Des exigences excessives, des attaques suspectes»

Porte-parole officiel du parti la Voie démocratique et sociale, M. Samir Taïeb faisait partie des constituants qui se sont déplacés pour soutenir les journalistes et employés de la télévision face aux sit-inneurs. Il apporte ici son témoignage et donne son avis sur cette idée dans l’air de privatiser la télé publique.
«Nous étions hier matin à l’ANC dans le cadre des travaux constitutionnels quand nous avons été informés le matin qu’il y avait des journalistes blessés, outre des agents de sécurité. Nous avons donc arrêté nos travaux et, en tant que membres d’El Kotla Démocratiya, nous nous sommes dirigés vers le siège de la télévision. Nous avons trouvé un cordon de police et une forte tension sur fond d’insultes, de confrontation et de violence. Les employés et journalistes de la télé étaient déterminés à faire cesser le sit-in. Nous avons essayé de joindre le ministre de l’Intérieur, M. Ali Laârayedh, mais le téléphone ne répondait pas.
Après d’autres tentatives avec le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice afin que le procureur de la République vienne sur place, nous avons réussi à joindre M. Abderrazak Kilani, ministre chargé des Relations avec l’Assemblée nationale constituante, qui nous a informés que la police et le procureur de la République étaient en route vers le siège de la télé. Quand ils sont arrivés, ils ont demandé aux employés de la télévision de rentrer à l’intérieur et sont allés négocier avec les sit-inneurs dans le but de les convaincre de lever le sit-in.
Toutefois, je déplore cette lenteur à mettre fin au sit-in par les autorités publiques, alors qu’elles ont été plus promptes à sévir lors des journées des 3 et 9 avril.
Je déplore aussi la complicité du gouvernement de la Troïka et son silence sur ce sit-in caractérisé par la violence verbale et physique.
Maintenant, concernant cette idée de privatiser la télé publique, je trouve que c’est là une solution de facilité car que veut-on dire par «vendre la télé publique» ? Est-ce parce qu’une télé ne plaît pas qu’on veut la vendre sans consulter les représentants du peuple ?
C’est là le propre des Républiques bananières. Voilà qui prouve l’incapacité de ce gouvernement.
Personne n’a dit que l’information est parfaite dans le pays, mais il faudrait savoir que bien du chemin a été fait après le 14 janvier.
Or, comme on donne le temps d’apprendre la liberté, la démocratie, la tolérance aux politiques et à d’autres professionnels, donnons aux journalistes le temps d’apprendre. Je constate que malgré la bonne audience du journal télévisé et de la télé publique, elle est quotidiennement attaquée. Toutes ces attaques sont à mes yeux suspectes».
Samira DAMI








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