dimanche 1 avril 2012


Retro 1er avril

Ben Ali-Salafistes : Même Combat



Les scènes insoutenables reflétant  ce qui s’est passé, dimanche dernier, au cours de la journée mondiale du théâtre laisse entendre, franchement  que l’art est  réellement en danger. Les reportages des chaînes de télé  ont estomaqué et indignés les téléspectateurs ahuris par tant de violence et de vindicte haineuse à l’encontre des professionnels du théâtre, de jeunes  étudiants et amateurs si attachants dans leurs costumes de fête. Tous se produisaient devant une foule d’enfants et d’adultes afin de  leur apporter joie, émotion et bonheur.

A l’ l’image : Des œufs lancés sur les artistes maculent  les marches du théâtre municipal, une chaussure, des bouteilles et autres projectiles traînent sur le trottoir… les Salafistes sont passés par là, en attestent les séquences filmées, puisqu’ils  ne se sont pas contentés de jeter toutes sortes de projectiles sur les artistes, ils les ont insultés, attaqués, agressés, traités de mécréants, les obligeant, sous le regard passif du cordon de sécurité de la police, à se réfugier dans le Théâtre, après avoir tenté vainement de résister en chantant l’hymne national et en brandissant le drapeau national...Leurs  agresseurs, qui s’en sont pris également au spectateurs de l’Avenue Habib Bourguiba, sévissant toujours dans l’impunité, jubilaient savourant ce qui, à leurs yeux était une victoire. Dans l’une des vidéos nous avons vu des enfants apeurés, d’autres  pleuraient effarés et horrifiés par un tel spectacle de violence et de sauvagerie. Voilà qui nous rappelle les coups, les tabassages et la  violence perpétrés par les BOP de Ben Ali, un certain 12 janvier, à la veille du triomphe de la Révolution  sur de vaillants artistes telles Raja Ben Ammar, Leila Toubel, Jélila Baccar et d’autres.

Alors Ben Ali et les Salafistes : même combat. A l’évidence oui. Puisque, à leurs yeux, les artistes ne méritent aucun respect et doivent disparaître de la cité. Chacun possède bien sûr son propre argumentaire. Le premier est allergique à toute forme de liberté, fût-t-elle une marche des plus pacifiques, que dire, alors, de l’expression artistique ou de l’expression tout court.  Les seconds, eux, sont tout simplement rétifs à l’art tous azimuts et aux artistes. L’Art est mécréance, l’art est péché, interdisons-le et bannissons ces mécréants de la cité. Qu’ils se taisent à jamais. C’est ce qu’ils désirent et ils ne s’en  cachent pas.

Bref, de jeunes artistes ont été humiliés et agressés et n’ont pas été protégés, en dépit de l’autorisation qui leur a été donnée. De quoi se demander à quoi cela sert-il  de voir, à chaque acte de violence et d’agression commis par les Salafistes, les agressés rendre aussitôt  visite au Président de la Constituante, Mustapha Ben Jaâfar, d’autant que le scénario semble se répéter à l’envi alors que les coupables demeurent dans l’impunité totale. Par conséquent, s’adresser à la justice c’est tellement mieux. L’important est de voir les artistes et hommes de théâtre continuer à exercer leur métier sans rien lâcher de sa liberté d’expression et de création pour lesquels certains d’entre eux ont tant milités et œuvré.
S.D.

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