dimanche 24 février 2013


Initiative de Jebali

Le feuilleton continue

 Toujours à la recherche d’un compromis pour la formation d’un... nouveau gouvernement, des acteurs du paysage politique national — Mohamed Bennour, porte-parole d’Ettakatol, Mohamed Jmour, secrétaire général adjoint du Ppdu  livrent à La Presse les positions de leurs partis.
Entre le soutien absolu à la proposition du chef du gouvernement, l’appel pressant à un dialogue national et l’attachement à la légitimité générée par les élections du 23 octobre 2011, les avis divergent, donnant l’impression que le feuilleton du remaniement ministériel se poursuit de plus belle.
Témoignages.

Mohamed Bennour (porte-parole d’Ettakatol) : « Oui pour l’initiative Jebali qui sert l’intérêt national »

«La chance de la Tunisie, c’est qu’une telle initiative émane du secrétaire général du parti qui a la majorité au sein de l’Assemblée constituante et qui a la responsabilité de diriger le gouvernement.
Aujourd’hui, le salut de la Tunisie dépend de la réussite de cette initiative qui met la direction du gouvernement et du pays en dehors des enjeux des partis politiques.
Le conflit d’intérêts des partis qui a prévalu depuis la constitution du gouvernement de la Troïka a mis en échec tout effort déployé par ce gouvernement. Il y a, aujourd’hui, une opportunité d’un gouvernement de compétences qui devrait être, à mon avis, soutenu par tous les partis politiques, les organisations nationales, notamment l’Ugtt et la société civile.
La proposition de ce gouvernement de compétences, qui serait conduit par Hamadi Jebali, qui jouit aujourd’hui de la confiance des Tunisiennes et des Tunisiens, est l’unique chance de sortie de la crise actuelle.
Les tergiversations qui tendent à maintenir une personnalité politique proche du parti Ennahdha à la tête d’un ministère régalien n’ont pas lieu d’être, après l’assassinat de Chokri Belaïd.
Le peuple tunisien a besoin d’un gouvernement clairement neutre dont la seule mission est de servir la patrie. Le message du peuple est clair : «La patrie au-dessus des partis».
La position d’Ettakatol a été clairement exprimée par Mustapha Ben Jaâfar au cours de la conférence de presse qu’il a tenue, hier, notre parti soutient l’initiative Jebali et met à sa disposition les ministres d’Ettakatol qui font partie de son équipe gouvernementale et qui sont prêts à quitter ce gouvernement dès qu’il en formera un nouveau.
Les ministères de souveraineté : l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères doivent être dirigés par des personnalités neutres. Et c’est ce que réclame maintenant la majorité des Tunisiens après l’assassinat de Chokri Belaïd. Il est impossible et irréaliste de revenir à la case départ.
Le parti Ennahdha est mis devant sa responsabilité historique pour appuyer son propre secrétaire général et il n’a pas le choix de faire autrement car il y va de l’intérêt de la Tunisie».

Mohamed Jmour (secrétaire général adjoint du Parti des patriotes démocrates unifié) : «La proposition de Jebali doit être l’aboutissement d’un dialogue national»

«La position de notre parti concernant l’initiative Jebali est la même que celle du Front populaire. Position que nous avons élaborée ensemble.
Nous n’avons jamais cessé, avant l’assassinat du martyr Chokri Belaïd, de réclamer un gouvernement réduit formé de compétences nationales jouissant du consensus de toutes les forces politiques, des organisations nationales et des composantes de la société civile. Mais à la condition d’un programme clair au sein d’un congrès de salut national. Cela sans compter la nécessité de dévoiler la vérité sur les commanditaires et les exécutants du lâche assassinat de notre camarade.
Le gouvernement a aujourd’hui pour tâche de dissoudre les milices parallèles aux structures étatiques, dont les ligues de protection de la révolution, de prendre les mesures sécuritaires et socioéconomiques nécessaires et d’élaborer un agenda où serait annoncée la date de la finalisation de la rédaction de la Constitution et de l’organisation des élections.
Mais M. Jebali veut nommer unilatéralement le gouvernement sans consultation, sans agenda ni délais clairs des différentes échéances politiques. C’est pour cette raison que nous avons jugé la proposition du chef du gouvernement en deçà des attentes des forces démocratiques, des organisations nationales et de la société civile.
La proposition de Jebali est la nôtre et nous l’avons présentée depuis des mois. Le chef du gouvernement l’a adoptée mais tant que cette proposition n’est pas l’aboutissement d’un dialogue et d’un consensus pour un programme minima, elle a de fortes chances de capoter».
Concernant l’enquête sur l’assassinat de Chokri Belaïd, Mohamed Jmour a ajouté : «Il n’y a aucune nouvelle attestant une avancée sérieuse pour l’identification des criminels. Le juge d’instruction a entendu hier votre collègue Soufiane Ben Farhat et Ahmed Néjib Chebbi du Parti républicain, il entendra aujourd’hui Mme Besma Khalfaoui, la veuve de Chokri Belaïd, une convocation verbale par l’intermédiaire d’un collègue lui ayant été adressée.
J’ai moi-même donné des informations au juge d’instruction et je pense qu’il en tiendra compte. Mais jusqu’ici il n’y a rien de nouveau à propos de l’enquête à moins que le juge ne veuille taire les indices découverts pour préserver le secret de l’instruction.  
Samira DAMI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire