dimanche 24 février 2013


RETRO 24 Février 

La violence verbale perdure sur les plateaux

On a cru qu’après l’assassinat de Chokri Belaid  la violence verbale et les tensions dans les studios et sur les plateaux de télé allaient s’atténuer. Or, passés quelques jours, les acteurs de la scène politique sont non seulement revenus à leurs anciennes habitudes mais leurs propos ont décuplé de violence. Et les exemples les plus criards sont légion : mardi dernier,  sur Hannibal-TV, Hechmi Hamdi président d’El Aridha versa un flot de reproches, diatribes et invectives versant carrément dans  la diffamation, accusant Hamadi Jebali de « Haggar » (méprisant autrement dit ), de «perdant» et de « traitre». Pis, il ne trouva pas mieux que d’affirmer, au nom de tous les habitants de Sidi Bouzid, que« Si Jebali venait à être reconduit par Ennahdha cela représenterait une humiliation pour eux tous» (sic).
Sur les chaînes de radio ce n’était pas mieux, puisque  une vidéo, enregistré dans un studio, a circulé sur les réseaux sociaux montrant Bahri Jelassi , président du parti de l’ouverture et de la fidélité, dans un état de déchainement total  prenant à partie son interlocuteur dont l’intervention lui a déplu. Fou -furieux il a failli s’en prendre physiquement au journaliste lui reprochant le choix de l’intervenant, tout en proférant des mots orduriers sans que cela ne le dérange outre mesure, provoquant le dégout de tous ceux qui ont visionné la vidéo.
Il faut le dire, la violence verbale et les tensions perdurent sur les plateaux. Or après l’assassinat infâme du président du mouvement des patriotes démocrates et face à la situation très grave et délicate que traverse le pays, peut-on aujourd’hui se permettre de tels écarts, en produisant des discours incitant à la haine et à l’agression politique, peut-on, encore, débattre dans la tension et la violence verbale ? Lesquelles  ont largement contribué à la situation dramatique que nous vivons aujourd’hui. Aux politiques de mesurer leurs propos, d’avoir plus d’humilité et moins d’arrogance, surtout ceux au pouvoir.
Aux médias audio-visuels, de leur côté, de faire preuve de professionnalisme et d’objectivité et de  prendre leur responsabilité par un choix dosé des invités. En évitant de faire appel, juste pour le sensationnalisme, à des personnes qui ne peuvent produire que des clashs et des shows de bas étage tant leurs propos querelleurs et tapageurs sont  irresponsables et générateurs de haine. Ce qui ne fait qu’envenimer la situation. Mais ce serait nettement mieux si, répétons-le encore une fois, les autorités activaient les décrets 115 et 116 et la mise sur pieds de la Haica (Haute autorité de l’information et de la communication audiovisuelle). Et les dramatiques évènements vécues par notre pays tout récemment ne le montre que trop bien.

Un œil sur l’actualité économique

Un nouveau magazine d’information économique hebdomadaire, intitulé Aîn ala El Iktissad, (Un œil sur l’économie) diffusé tous les mardis vers 18H20, vient de voir le jour sur El Watanya 1. Voilà qui nous sort des débats partisans politiques pour nous plonger dan la réalité du monde économique qui touche directement au vécu des citoyens. Justement le premier numéro de l’émission a été consacré à la sinistrose qui frappe le secteur du tourisme ainsi que la question de l'endettement du secteur. Cela sur fond de reportages, chiffres et interventions d’experts et de spécialistes sur le plateau qui, pour le moins,  maîtrisaient  leur sujet. Franchement il y a de quoi tirer la sonnette d’alarme en voyant les hôtels fermés ou en déprime en l’absence de touristes. Mais ce qui est encore plus désolant c’est de découvrir ces images d’hôtels saccagés par des casseurs et par ceux pour, qui, le tourisme est illicite. Comment se fera la reprise du secteur dans ces conditions lamentables ? C’est pourquoi les invités ont insisté sur la nécessité du rétablissement de la sécurité dans le pays.
Ce magazine, qui se veut un œil sur l’actualité économique, est articulé autour de plusieurs rubriques dont « Mostalah wa Hikayat», autrement dit « Un concept et des histoires» dans un but de vulgarisation. Exemple : c’est quoi la bourse ? A quoi sert-elle ? Mais, l’on remarque parfois que l’explication de ces notions est assez laborieuse. Or, quelques illustrations, entre dessins, animation et graphiques, peuvent contribuer à faciliter leur compréhension par le plus grand nombre.
La forme est assez dynamique dans l’ensemble, la présentatrice et les invités, qui lui font face, sont debout, mais on pourra, cependant, reprocher à la journaliste Yosr Sahraoui, cette tendance à avoir le nez dans ses feuilles, faute de téléprompteur.
Au final l’on ne s’ennuie nullement à regarder ce magazine informatif et utile, conçu par Samira Mahdaoui et réalisé par Sonia Nefzi, d’autant que l’on y apprend des choses. Ce qui n’est pas rien, loin de là.
S.D.

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