mardi 10 janvier 2012


CPR

L’épilogue ?

L’épilogue ?
• Abderraouf Ayadi, nouveau secrétaire général... Taher Hmila campe sur ses positions!
• Om Zied s’active, en tant que fondatrice, à redonner souffle au parti

Aux dernières nouvelles, le remue-ménage au sein du CPR (Congrès pour la République) semble avoir connu son épilogue, après la réunion du bureau politique dimanche dernier.
Ainsi, il a été décidé et consigné par procès-verbal que M. Abderraouf Ayadi sera le nouveau secrétaire général du CPR. Tous les membres du bureau politique ont apposé leur signature sur le document à l’exception de M. Taher Hmila.

«Nous avons décidé de publier aujourd’hui un communiqué dans lequel nous allons présenter nos excuses auprès de la base, concernant toutes les déclarations de certains membres du CPR, les fausses informations ayant circulé, également, ces derniers temps. Ces excuses s’adressent aux personnes qui ont été touchées par ces déclarations et allégations dont Mme Néziha Rjiba, alias Om Zied».
M. Taher Hmila, qui assurait jusque-là le secrétariat général par intérim, persiste et signe : «Ce document, que je n’ai pas signé, ne m’engage pas, en ce sens qu’il veut changer la vocation du parti, en en faisant une formation politique idéologique de gauche plus proche de l’opposition.
Et c’est là une question de principe qui ne souffre aucun compromis dans la mesure où le CPR doit préserver sa vocation de parti ancré dans la réalité tunisienne et proche des citoyens et de leurs préoccupations». Et de poursuivre: «Le conflit qui m’oppose aux autres membres du bureau politique réside essentiellement dans leur tentative visant à faire dévier le CPR de sa ligne politique, enfreignant ainsi son règlement intérieur.
Personnellement, je suis contre ce cheminement, je suis donc le seul à avoir refusé de signer ce document. Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’au cours de la discussion, mon point de vue était dominant, malheureusement quand on est passé au vote, j’ai été mis en minorité comme si les votants craignaient d’adopter ma position. Je dénonce ce double langage et ce comportement inacceptable».

Congrès en juin 2012

A propos du probable retour de Néziha Rjiba, au bureau politique, M. Hmila estime que sa réintégration est contraire au règlement intérieur du parti. Beaucoup d’anciens membres ont été exclus et n’ont pas été, pour autant, réintégrés en dépit de leur demande.
«Pourquoi elle et pas les autres», conclut-il.
Quelle décision va prendre finalement M. Taher Hmila ? Réponse : «Ma décision finale sera prise après consultation des membres de la direction».
Quant à la position du Dr Moncef Marzouki, ex-président du CPR, M. Hmila affirme : «Apparemment, il semble opposé à ce cheminement mais, en fait, il le cautionne et ce double discours, je ne l’accepte pas».
Pour sa part, Mme Néziha Rjiba est catégorique : «Je suis retournée au CPR en tant que fondatrice, dans le but de contribuer à recimenter le parti après les déchirements et conflits qui l’ont marqué».
«Le week-end dernier, nous avons effectué une tournée à Sidi Bouzid, Gafsa et Sfax pour rétablir le contact avec notre base, remercier nos adhérents pour les efforts fournis durant la campagne électorale et leur participation au succès du CPR, enfin polariser les adhésions». Concernant le procès-verbal relatif à la désignation de M. Abderraouf Ayadi au poste de secrétaire général, elle précise : «On l’a signé et on s’est entendu que c’est A. Ayadi qui assurera le secrétariat général jusqu’au prochain congrès prévu en juin 2012».
Maintenant, à propos de la démarche du parti, elle souligne: «Nous sommes un parti d’obédience ni orientale ni occidentale. Nous sommes un parti tunisien, centriste qui a initialement milité contre le pouvoir dictatorial de Ben Ali. Actuellement, le CPR mène son combat pour l’édification de la IIe République et d’un nouvel Etat de droit. Nous ne sommes pas obnubilés par le spectre des islamistes, mais nous sommes un parti ancré dans la réalité. Notre objectif est aussi d’empêcher le retour de la dictature». Elle estime, enfin, que «Dr Marzouki doit certainement suivre les développements au sein du parti car il demeure concerné par sa vie interne».
«Enfin, l’important, à nos yeux, souligne A. Ayadi, le nouveau secrétaire général du CPR, est de faire participer nos structures de base à toutes les décisions. Nous sommes un parti ni de droite ni de gauche, mais un parti centriste, moderniste, qui interagit par rapport aux préoccupations des Tunisiens».
Est-ce, au final, l’épilogue d’un conflit qui a trop duré ou devrait-on s’attendre à de nouveaux rebondissements ?
Auteur : Samira DAMI

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