mardi 7 mai 2013

Houcine Abassi : "la volonté des néo-libéraux ne nous mettra pas à genoux "


 Pour la première fois, le Forum social mondial (FSM) se tient sous nos cieux du 26 au 30 mars à Tunis. Ce forum réunira des organisations, des mouvements et des réseaux mondiaux qui organiseront de multiples événements entre marches, mobilisations, séminaires, assemblées de femmes, ateliers, initiatives de solidarité, notamment avec le peuple palestinien à l’occasion de la Journée de la Terre, le 30 mars, ainsi que des activités sportives et culturelles entre rencontres et manifestations théâtrales.
Syndicats et sociétés civiles de par le monde seront représentés dans «un moment de convergence des mouvements sociaux et citoyens qui inscrivent leur action dans une perspective altermondialiste».
Parmi les enjeux, retenons «l’évolution de la situation mondiale, la stratégie des mouvements, l’évolution des printemps arabes, le nouveau cycle des luttes et de révolutions ainsi que l’évolution du processus des forums sociaux mondiaux».
Le nouveau cycle de lutte se focalisera sur de nombreuses questions dont la justice sociale, «le refus de la misère, des inégalités, de la corruption, la revendication de systèmes démocratiques qui garantissent les libertés individuelles et collectives, les contradictions géopolitiques liées à l’hégémonie occidentale, les contradictions écologiques de plus en plus sensibles, le néolibéralisme sauvage et son hégémonie sur le monde et autres».
Justement, ce dernier point a fait l’objet, hier, d’une réunion préparatoire de coordination entre les syndicats participant au FSM afin d’élaborer une position commune du Mouvement syndical international face à l’hégémonie du capitalisme sauvage. Position qui sera présentée au cours du FSM.
Au cours de cette réunion préparatoire, Hassine Abbassi, secrétaire général de l’Ugtt, a insisté dans son allocution sur «la nécessité d’unifier les visions du Mouvement syndical international dans le but d’élaborer des scénarios alternatifs pour la construction d’un  nouveau monde vivable aujourd’hui et demain».
Indiquant que «le FSM est une opportunité propice à la réflexion sur les exigences de l’interaction et la solidarité avec les mouvements sociaux et les réseaux des organisations non gouvernementales nationales, régionales et internationales ainsi qu’avec les composantes de la société civile qui partagent comme nous les mêmes valeurs et principes humanistes et universels».

«Pour un nouveau monde possible»

Le SG de l’Ugtt a également évoqué l’influence de la centrale syndicale non seulement dans l’exercice syndical dans son acception  traditionnelle, soit la défense des travailleurs, mais aussi dans l’accomplissement d’actions répondant aux attentes des partenaires de la société civile, des mouvements sociaux, des autorités publiques et des collectivités locales, ces actions concernant les droits de l’Homme, les droits sociaux, l’endettement, la justice fiscale, l’indépendance des médias et de la magistrature, le dialogue social, ainsi que les droits de la femme, les revendications de la jeunesse, notamment des jeunes chômeurs.
Cela, outre les questions de la bonne gouvernance et le respect des principes de transparence de la reddition des comptes, le respect de la loi et des normes internationales en matière de transactions.
«Toutes ces problématiques, souligne Hassine Abbassi, revêtent une importance capitale pour les syndicats en ce sens qu’elles représentent un champ d’action susceptible d’intérêt et offrent des perspectives de mise en place des mécanismes et l’élaboration de nouvelles approches communes permettant d’influer sur le contexte de la mondialisation pour un nouveau monde possible».
C’est là, a indiqué Hassine Abbassi, le champ d’action et d’intérêt de la Centrale syndicale, depuis sa création en 1946 jusqu’à ce jour, depuis le combat pour la libération nationale  jusqu’à la révolution et la période post-révolutionnaire dont son initiative pour un consensus national sur une feuille de route pour la gestion de la période de transition démocratique, fixant la fin de la rédaction de la Constitution, la date d’organisation des prochaines élections, la mise en place des instances supérieures de la magistrature et des médias et la réclamation de la dissolution des ligues de protection de la révolution.
Estimant que «le succès grandiose de la grève générale nationale du 8 février 2013, à laquelle l’Ugtt a appelé pour condamner les crimes politiques et stigmatiser la violence et le terrorisme, est venu couronner la série de combats menés par l’Ugtt et témoigner, encore une fois, du respect et de la considération que lui voue la société». Enfin, le SG de l’organisation syndicale a indiqué qu’à travers sa participation aux activités du FSM «l’Ugtt veut transmettre un message aux propagandistes de la tyrannie et de l’exploitation, ennemis de la liberté, de la démocratie et des droits de l’Homme, pour leur dire que la volonté des néolibéraux ne nous mettra pas à genoux, ni non plus celle des forces antirévolutionnaires qui désirent nous faire revenir à la quadrature de la répression et de la dictature et que nous ne nous laisserons pas entraîner dans la spirale des violences qui veulent nous distraire des objectifs de notre révolution et de son parachèvement».
Et de conclure son allocution sur la nécessité pour le mouvement syndical international de parler d’une seule voix à l’occasion privilégiée qu’est le FSM, «afin que soient consacrés le dialogue, le droit de s’organiser, le droit à la liberté d’expression et de culte, le droit à un travail décent pour l’ensemble des travailleurs, le droit à la liberté de circulation des travailleurs et la protection des travailleurs migrants et leurs familles».

 La police mène une campagne musclée
Quelque 315 individus ont été arrêtés, au cours d’une large campagne menée du 15 au 22 mars 2013, par les forces de l’ordre dans le district du Grand-Tunis, en prévision du Forum social mondial (FSM) qui se déroulera du 26 au 30 mars 2013 à Tunis, a annoncé, hier, le ministère de l’Intérieur.
Selon un communiqué, parmi les personnes interpellées, 168 font l’objet d’avis de recherche, alors que 121 autres ont été arrêtées pour état d’ébriété et trouble sur la voie publique.
Sept autres individus ont été, également, appréhendés pour détention et consommation de stupéfiants, ajoute le communiqué.
Au cours de cette campagne, les forces de l’ordre ont arrêté 6 individus pour atteinte aux bonnes mœurs et 4 autres pour port d’armes blanches.
Le reste des personnes arrêtées sont impliquées dans des affaires de vol et d’atteinte aux biens d’autrui.
D’après la même source, cette campagne a permis d’identifier 6 voitures recherchées par la police, de saisir 7 autres et 49 motocyclettes et de dresser 10 procès-verbaux judiciaires et 5 autres fiscaux, en plus de 28 simples contraventions routières.

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