Entretien avec : M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire, à La Presse:
Le combat du Tunisien n’est pas de savoir s’il est musulman ou non

Au terme des cent jours de l’accession du gouvernement provisoire au pouvoir, l’heure est moins au bilan des réalisations accomplies qu’à l’énumération des faiblesses et des erreurs, par ailleurs admises par M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire. Faiblesses qu’il impute au manque d’expérience de l’équipe gouvernementale, mais face à quoi il fait valoir, cependant, les qualités d’honnêteté et de bonne gouvernance.
Reconnaître ses erreurs, c’est se donner les moyens de les corriger. Le nouveau programme économique, dont le chef du gouvernement révèle les priorités essentielles, servira à ses yeux d’occasion pour apporter les correctifs nécessaires.
M. Hamadi Jebali s’est prêté de bonne grâce à toutes les questions de La Presse, même celles qui fâchent. Qu’il s’agisse du laxisme dont le gouvernement est accusé face au problème salafiste, au flou qui entoure le calendrier électoral, au renchérissement du coût de la vie, au sentiment d’insatisfaction qui prévaut dans les régions ou à sa visite aux détenus de l’Aouina, le chef du gouvernement a répondu sans détour.
A propos de l’initiative de M. Béji Caïd Essebsi, le chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots, appelant l’ancien compagnon de Bourguiba «à garder la mesure de son rôle et à ne pas chercher à souffler dans des corps inanimés». Interview .