vendredi 4 mai 2012

cannes 2012- La Tunisie aura son pavillon sur la croisette

La Tunisie aura son pavillon sur la Croisette
Nejib Ayed, secrétaire général de la Chambre syndicale des producteurs, est catégorique
Le ministère de la Culture a annoncé, lundi dernier, que «la Tunisie ne disposera pas d’un pavillon au sein du village international du 65e festival de Cannes». Pourtant, Nejib Ayed, secrétaire général de la Chambre syndicale des producteurs, nous a certifié que «la Tunisie aura bel et bien son pavillon à Cannes».
Chacune des deux parties a ses raisons et ses motivations et s’en explique.
Mais ce qui est sûr, c’est que le syndicat des producteurs ne veut aucunement rompre le dialogue et invite le ministère à réviser sa position. Le détail.
Il est vrai que la décision de la non-participation du ministère à la mise en place d’un pavillon tunisien à Cannes n’est pas pour plaire aux professionnels du cinéma, entre producteurs et cinéastes, qui déplorent cette rupture avec la tradition ancrée depuis voilà cinq ans, à partir de 2007.
Le ministère, on l’a dit, a ses raisons et M. Fethi Kharrat, directeur général des arts scéniques et audiovisuels au sein du ministère de la Culture, étaye : «Aucun des films tunisiens parmi ceux présentés pour la sélection officielle de Cannes, dont Mille feuilles de Nouri Bouzid, Dégage de Mohamed Zran, Nessma de Houmeïda Béhi n’a été retenu. Ni d’ailleurs dans aucune section parallèle. Partant, le ministère de la Culture s’abstient de participer aux frais de la mise en place de ce pavillon dont le bilan n’est pas franchement positif. Puisque les objectifs tels que, par exemple, la promotion de la Tunisie en tant que terre et décor de tournage n’ont pas été atteints. Et même les tournages de quelques films sous nos cieux sont dus à l’effort personnel de certains producteurs.
Le bilan ne correspond pas à l’effort d’investissement qui est de quatre-vingt mille dinars consenti par le ministère. De plus, il n’y a pas de matière prête, entre brochures, annuaires, coffrets de films et catalogues, etc.»
Toutefois, la position du ministère est claire : le marché du film où les producteurs et les cinéastes disposent de salles de projection et où se trouvent les acheteurs et les chaînes de télévision constitue l’espace idéal pour promouvoir les films tunisiens. «Car dépenser 80.000 dinars pour disposer d’un pavillon à Cannes n’est pas l’une des priorités de l’Etat, dans une conjoncture économique difficile», précise le directeur général des arts scéniques et audiovisuels.
Et d’appeler les producteurs et cinéastes si empressés de se rendre à Cannes d’achever leurs films et de les livrer au ministère. «Rien ne sert d’aller à Cannes pour brasser du vent, ils peuvent le brasser ici. De toute façon, le ministère n’a pas de contrat indéterminé avec la chambre syndicale pour participer financièrement à la mise en place du pavillon tunisien à Cannes. Et cette année, il n’y voit aucune opportunité.»

«Nous invitons le ministère à réviser sa position»

De son côté, M. Néjib Ayed affirme que «les arguments avancés dans une lettre officielle adressée par le ministère au syndicat des producteurs pour expliquer le refus de participation aux frais du pavillon pour le 65e festival de Cannes ne sont pas convaincants. La non-sélection de films tunisiens à Cannes n’est pas un argument car ce n’est pas la première fois que cela arrive et de plus si «Cannes» se résume aux 12 pays dont les films ont été sélectionnés officiellement, il n’y aurait pas grand monde à Cannes. Pourtant, il y a 150 pavillons dans le village international. C’est qu’ils représentent une tribune du cinéma mondial pour la rencontre entre les professionnels, la mise en valeur des films, la coproduction, les lieux de tournage, etc.
En outre, 2012 est l’année des JCC qui doivent être organisées à partir du pavillon tunisien et non du stand de la francophonie. D’où l’importance double de ce pavillon cette année. Après la Révolution, la Tunisie doit être présente. 12 films ont été réalisés cette année, on doit essayer de les vendre et de les montrer aux sélectionneurs de festivals. Moi-même et Hbib Attia, producteur, avons coproduit des films qui ont été et seront tournés dans nos décors.
«Cannes» reste incontournable, toute la ville devient, lors du festival, un marché que ce soit dans le village international, le marché, du film, les villas ou les hôtels. Concernant le coût du pavillon, le ministère des finances à hauteur de 80.000 dinars et le syndicat participe avec 40 à 50.000 dinars. Pourtant, il y a deux mois, le ministère de la Culture a promis de cofinancer le pavillon et l’a annoncé aux médias et à la chambre syndicale des producteurs, déclarant: «qu’il ne souhaitait pas que l’opinion publique nationale et internationale pense que le gouvernement est contre le rayonnement du cinéma tunisien».
Aujourd’hui, il se dédie, peut-être faut-il croire que la technique des conseillers de l’ombre est de retour. Pourtant, c’est sur proposition du ministère que nous- mêmes et les différentes associations avons concocté un programme de participation à Cannes. Et nous nous sommes réunis deux fois avec le ministre de Culture. Nous pensions que nous avions une relation de partenariat claire et limpide avec le ministère.
A la lumière de cette situation, la Chambre syndicale a donc décidé que la Tunisie aura, malgré tout, son pavillon à Cannes, puisque nous avons déjà confirmé notre participation. Et c’est le syndicat, les producteurs et probablement quelques sponsors qui financeront le pavillon.
Le drapeau tunisien flottera, donc, encore une fois, et pour la 6e année consécutive à Cannes.
Cette situation devrait donc être expliquée à l’opinion nationale et internationale. Si nous ne rendons pas à Cannes parce que le ministère l’a décidé, c’est retourner aux vieilles pratiques d’antan sous Ben Ali.
Maintenant, nous tenons à préciser que nous avons des dossiers importants à traiter avec le ministère avec lequel nous souhaitons un réel partenariat et non pas une relation verticale de chef à subalternes…
Par ailleurs, nous invitons le ministère à réviser sa position. Nous donnerons plus de détail dans la conférence de presse qui se tiendra aujourd’hui à 10h00 au siège de la Chambre syndicale des producteurs».
Enfin, M.Fethi Kharrat a affirmé que la Tunisie participera à la Journée de la francophonie qui se tiendra le 19 mai en marge du Festival de Cannes et qui sera marquée par l’annonce de la création d’un fonds de soutien au cinéma africain et qui aura pour pays d’accueil la Tunisie.
Enfin, les jeunes cinéastes tunisiens participant à Cannes dans la section «Short-films», dont Walid Mattar, Mustapha Teïb et Hassen Amri, ainsi que Mohamed Ali Ben Hamra présent dans les activités du «Cinéma du monde» bénéficieront du soutien du ministère de la Culture et de l’Institut français de coopération.

2 commentaires:

  1. "...Si nous ne rendons pas à Cannes parce que le ministère l’a décidé, c’est retourner aux vieilles pratiques d’antan sous Ben Ali..." en fait ce sont ceux qui veulent aller a Cannes aux frais des contribuables qui veulent retourner aux vieilles habitudes...nejib ayed et cie ne sont pas blancs comme neige

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    1. pas aux frais du contribuable, mais de la chambre syndicale des producteurs; le ministère de la culture, qui gère l'argent du contribuable,participe au financement du pavillon, représnte un mpyen de promouvoir l'image de la Tunisie et du cinéma tunisien, la Jordanie, le Maroc, l'Algérie,pour la première année, Abu Dhabi et tant d'autres pays arabes et asiatiques, Inde, Chine, Pakistan ont des pavillons même s'ils n'ont pas de films en compétition. Concernant votre dernière affirmation, "pas blanc comme neige", il faut avancer des preuves, car vous le savez, on ne peut pas accuser les gens comme ça, sans peruves.

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