vendredi 17 mai 2013

66e édition du festival de CannesEntre identités et engagements


 Le Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche pour la première fois sur la Croisette avec La vie d’Adèle, l’un des films les plus attendus du festival.

Dans une dizaine de jours, soit du 15 au 26 mai, s’ouvrira le 66e festival de Cannes avec Gatsby le magnifique du réalisateur australien Baz Luhrmann, interprété par Leonardo Di Caprio. Le film sera présenté en hors compétition, avant que ne soit entamée, le lendemain, la projection des 20 films en lice pour la Palme d’or.
En se focalisant sur la liste, on relève parmi les longs métrages sélectionnés —sur 1.857 proposés—, deux films représentant le continent africain, d’où sont originaires leurs réalisateurs respectifs. Il s’agit de La vie d’Adèle du Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche et GrisGris du Franco-Tchadien Mahamet Salah Haroun.
Kechiche est l’une des figures du renouveau du cinéma français, grâce à ses films d’auteur, façon «free-cinema», tels l’Esquive, La graine et le mulet ou encore le remarquable Vénus noire. Tous ont obtenu un succès certain, notamment la reconnaissance de la critique, ainsi que celle de ses propres pairs. La plupart de ses films ont raflé moult récompenses dont le grand prix du jury à la Mostra de Venise en 2006 pour La graine et le mulet et quatre Césars autant pour ce dernier que pour l’Esquive. Avec La vie d’Adèle, campé par Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, Kechiche fera pour la première fois la rituelle montée des marches. Le plus long de la compétition avec une durée de 3h07, ce film sera, sans doute, l’un des plus attendus de la sélection officielle.
Quant à Mahamet Salah Haroun qui est déjà allé à Cannes en 2010, il retourne sur la Croisette avec GrisGris où il met en scène un jeune qui rêve de devenir danseur, mais la maladie de son oncle changera ses plans.
L’Iranien Asghar Farhadi, oscarisé pour l’excellent Une séparation, viendra défendre Le Passé, mettant en scène un Iranien empêtré dans son divorce. Le film est interprété par deux acteurs français, Bérénice Béjo et Tahar Rahim.

Jarmusch, le dernier annoncé 

Only lovers left alive du réalisateur américain Jim Jarmusch a été le dernier film annoncé par les organisateurs du festival de Cannes. Il a été ajouté le 26 avril, plus d’une semaine après l’annonce de la liste des films au cours de la conférence de presse du 18 avril. Cet opus qui met en scène des vampires est interprété par Tilda Swinton, Tom Hiddleston et John Hurt.
 Le réalisateur avait remporté la Caméra d’or à Cannes en 1984 pour Stranger than paradise et le Grand prix du jury en 2005 pour Broken flowers.
Le reste de la sélection officielle comporte des habitués de la Croisette dont les frères Coen, Ethan et Joel, déjà palmés en 1991 avec Barton Fink et qui reviennent avec Inside Llewyn Davis évoquant la vie d’un chanteur folk dans le Greenwich Village new-yorkais des années 60. Steven Soderbergh, Palme d’or en 1989 avec son premier long-métrage, Sexe, mensonges et vidéo, sera de retour avec Behind the candelabra campé par Michael Douglas et Matt Damon. L’Italien Paolo Sorrentino qui a obtenu le prix du Jury avec Il Divo en 2008, présentera son nouveau-né La Grande Belleza.
Outre La vie d’Adèle de Kechiche, cinq autres films français sont en lice pour la Palme d’or. Le Franco-Polonais Roman Polanski présentera La Vénus à la fourrure, avec Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner, inspiré du roman érotique de Leopold Sacher-Masoch, qui a donné son nom au masochisme. Polanski avait remporté la prestigieuse Palme d’Or en 2002 avec Le Pianiste.
Jeune et Jolie de François Ozon brosse le portrait d’une jeune fille de 17 ans en quatre saisons et quatre chansons. Valeria Bruni-Tedeschi, sœur de Carla Bruni, est la seule femme à concourir pour la récompense suprême avec Un château en Italie. Arnaud Desplechin présente Jimmy P. et pour la première fois en compétition, Arnaud des Pallières concourt avec Michael Kohlhaas.
A la lumière de ces opus, «Cannes 2013 ne sera pas politique comme cela a pu être le cas dans le passé mais traitera, cette fois, des identités, des engagements, et des vies intimes des individus», a déclaré Thierry Frémaux, le délégué général du festival. Pour la montée des célèbres marches, on annonce déjà Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Robert Redford, Ryan Gosling, Benicio del Toro, Michael Douglas, Bérénice Bejo, Nicole Kidman et autres.
Les organisateurs du festival annoncent également 14 films dans la section «Un certain regard», outre ceux qui sont projetés hors compétition ou en séances spéciales.
Le jury de cette 66e édition est présidé par Steven Spielberg, l’auteur notamment de E.T. et de La couleur pourpre. Il sera épaulé dans sa mission par huit membres, à savoir les actrices Nicole Kidman (Australie) et Vidya Balan (Inde), les acteurs Daniel Auteuil (France) et Christopher Walz (Autriche), les réalisatrices Naomi Kawase (Japon) et Lyne Ramsay (Grande-Bretagne) et les réalisateurs Ang Lee (Taiwan) et Cristian Mungiu (Roumanie). Ils annonceront leur verdict le 26 mai, lors de la soirée de clôture.

 En compétition pour la Palme d’or
Only God Forgives, de Nicolas Winding Refn.
Borgman, de Alex Van Warmerdam.
The great Beauty, de Paolo Sorrentino.
Behind the Candelabra, Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh.
La Vénus à la fourrure, de Roman Polanski.
Nebraska, d’Alexander Payne.
Jeune et jolie, de François Ozon.
Shield of Straw, de Takashi Miike.
La vie d’Adèle, de Abdellatif Kechiche.
Like Father Like Son, de Kore-Eda Hirokazu.
Touch of sin, de Jia Zhang Ke.
GrisGris, de Mahamat-Saleh Haroun.
The immigrant, de James Gray.
Le passé, d’Asghar Farhadi.
Heli, d’Amat Escalante.
Jimmy P., d’Arnaud Desplechin.
Michael Kohlhaas, d’Arnaud Des Pallières.
Inside Llewyn Davis, de Ethan Coen, Joel Coen.
Un château en Italie, de Valeria Bruni Tedeschi.
Only Lovers left alive, de Jim Jarmusch.

S.D. Ajouté le 6/05/13

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