vendredi 17 mai 2013


Dialogue national et transition démocratique - 3Questions à … Aziz Krichen, conseiller spécial du président de la République

«Nous sommes à la quête de zones de convergence»

 Quels sont les raisons, les tenants et aboutissants de cette initiative ?
On part aujourd’hui du constat que la situation est très compliquée dans le pays. Au lieu de s’apaiser, les divisions s’aiguisent. On constate qu’au niveau de l’ANC, les travaux n’avancent pas au rythme souhaité par tout le monde. Ce qui suscite un ralentissement du processus transitoire et un blocage où se manifestent plusieurs points de conflit. Or, au lieu de trouver une solution, il y a une surenchère de toutes parts. Ce qui sous-tend cette initiative de la conférence nationale des partis et de ce dialogue national, c’est de réunir les présidents des différents partis dans un cadre serein, loin des projecteurs, afin d’identifier les blocages qui concernent plusieurs points :
– La rédaction de la Constitution et en particulier le point relatif au pouvoir exécutif qui constitue une difficulté, car il n’y a pas d’accord sur cette question,
– Le type de code électoral,
– Le calendrier des élections,
– Les institutions et instances indépendantes telle l’Isie (Instance supérieure indépendante des élections),
– Enfin la sécurité.
L’initiative consiste donc à réunir tous les protagonistes pour essayer de trouver des points de convergence et aboutir à des solutions de compromis. Les chefs de parti doivent donc trouver des compromis afin de redynamiser les travaux au sein de l’ANC. C’est la seule façon de respecter les délais fixés et de finir avant décembre 2013. C’est la philosophie de la conférence nationale des partis.

Mais comment expliquer que tous les partis n’aient pas été sollicités et invités ?
Il existe 150 partis dans le pays. On en a invité une douzaine. Autrement dit, ceux qui sont représentés à l’ANC. Car c’est là où se situe le nœud gordien.
Plusieurs partis ont répondu à l’appel dont Ettakatol, le CPR, Ennahdha, Al Joumhoury, Al Moubadara, l’Alliance démocratique, Nida Tounès.
La réunion, qui a été ouverte par le président Moncef Marzouki et le chef du gouvernement Ali Laârayedh, a duré trois heures et le résultat a été très positif. Puisqu’on a fait de nettes avancées.
On s’est entendu sur l’ordre du jour, les questions à débattre et on a commencé à déblayer le terrain sur un certain nombre de questions qu’on va traiter dans une série de réunions afin d’arriver à des compromis viables.

Mais certains partis n’ont pas été invités, à l’instar d’Al Aridha, représenté à l’ANC, selon son secrétaire général Mohamed Hamdi
On a invité tout le monde, soit tous les partis représentés à l’ANC. Pour Al Aridha, il y a eu peut-être un problème de courrier.
D’ailleurs, on a constitué et chargé un comité de liaison formé de deux personnes, Mme Maya Jeribi d’Al Joumhoury et M. Mouldi Riahi, d’Ettakatol, afin de toucher les partis n’ayant pu assister à cette première réunion afin qu’ils assistent à la seconde prévue demain mercredi à 15h00 au même lieu.

Mais d’autres partis, tels Al Massar ou Wafa, ont carrément refusé de participer à cette conférence nationale des partis. Certains exprimant la crainte de voir les initiatives se multiplier et se disperser surtout que l’Ugtt a déjà annoncé la sienne.
Nous sommes en première année démocratie et chacun y va de son air et de sa chanson. J’ai moi-même contacté M. Hassine Abassi, le secrétaire général de l’Ugtt. Je lui ai fait part des objectifs de la conférence nationale des partis tout en lui assurant que nous sommes solidaires de l’initiative de la centrale ouvrière et que nous soutenons la contribution de la société civile et syndicale à un éclairage élargi sur la meilleure manière de mener cette phase transitoire à bon port.
On a, de notre côté, entrepris une action afin de débloquer la situation à l’ANC et trouver un consensus. Ce qui n’empêche aucunement la contribution de l’ensemble de la société. Nous participerons à l’initiative de l’Ugtt et nous déposerons ensemble à l’ANC nos propres propositions et celles de l’Ugtt, dans un but de déblocage positif et productif afin de réussir cette étape transitoire jusqu’aux prochaines élections.
Auteur : Propos recueillis par Samira DAMI
Ajouté le : 16-04-2013

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