vendredi 17 mai 2013

Congrès national contre la violenceAssainir le vivre-ensemble


 «Nous sommes actuellement dans la dernière ligne droite vers le congrès national contre la violence qui se tiendra le 18 mai prochain.
La journée d’étude préparatoire du congrès qui a eu lieu samedi dernier sera le point de départ des travaux de ce congrès national afin d’aboutir à l’élaboration d’un projet de charte contre la violence», indique Ghazi Ghraïri, coordinateur général du congrès ouvert à tous les partis politiques et à un grand nombre d’associations de la société civile.
«Or, si samedi dernier une trentaine de partis et une vingtaine d’associations de la société civile ont répondu à l’appel, nous avons enregistré la défaillance notoire de deux partis politiques : Ennahdha et le CPR, que nous avons pourtant invités. Voilà qui est regrettable», déplore Ghazi Ghraïri.
Comment les protagonistes de ce congrès définissent-ils la violence contre laquelle ils comptent agir ? Peut-on considérer qu’enfreindre la loi lors des manifestations de protestation populaire, grève, sit-in, est une forme de violence ?
Le coordinateur général est clair : «Nous nous sommes référés à la définition onusienne du terme de la violence que nous avons adoptée. La violence concerne tout acte actif ou passif portant atteinte physique ou morale à l’intégrité des personnes en vue d’infléchir leur comportement sociétal ou politique.
Maintenant, concernant les mouvements de protestation populaire, j’estime que s’ils ne sont pas conformes à la réglementation et à la loi en vigueur, ils peuvent être considérés comme une forme de violence.
Les initiateurs de ce congrès comptent donc agir au niveau national contre toute forme de violence définie selon les standards internationaux».

Une charte et un observatoire

Les rapports de projets des différentes commissions seront soumis au congrès le 18 mai prochain, dans le but d’atteindre plusieurs objectifs.
Le coordinateur général du congrès nous en énumère quelques-uns: «L’adoption d’une charte nationale contre la violence dont les piliers principaux sont les partis, la société civile et les médias.
Rappelons qu’une charte morale a déjà été signée par 28 partis à l’initiative de l’Institut arabe des droits de l’Homme et qu’elle sera donc prise en compte et alimentée par les signatures d’autres partis à l’occasion du congrès.
Créer un observatoire national sur la violence, soit une sorte d’instance de veille, d’écoute, de documentation et de diffusion de la culture contre la violence, saisir la justice en cas de violence physique et/ou morale. Enfin décréter le 6 février de chaque année (jour de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd) journée nationale contre la violence».
Ces mécanismes de lutte contre la violence ont-ils des chances d’être appliqués et de contribuer à endiguer le phénomène de la violence politique, surtout en l’absence de deux partis de la Troïka au pouvoir aux travaux préparatoires du congrès ?
«Ce qui est sûr, précise Ghazi Ghraïri, c’est que tout le monde stigmatise la violence, les partis, les associations, les syndicats, les citoyens et on est dans l’obligation de faire face à ce problème. Nous continuerons à inviter le mouvement Ennahdha et le CPR afin qu’ils nous rejoignent. Il est certain que si l’on arrive à mettre en place les mécanismes d’identification, d’enquête et de lutte contre la violence, cela deviendra l’affaire de tous : aussi bien les partis, la société civile et les médias que l’Etat».
Lutter contre la violence est à coup sûr la meilleure manière de favoriser la cohabitation entre les partis et l’ensemble de la société civile, la tolérance, le respect de la diversité et de l’opinion contraire et la sécurité. Ce qui ne pourra qu’instaurer un climat pacifique pour l’organisation d’élections libres et transparentes.
Rappelons, enfin, que le congrès national contre la violence se tiendra à l’initiative d’une vingtaine d’associations, la société civile, dont l’Association tunisienne des femmes démocrates, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, l’Ugtt, l’Ordre national des avocats, l’Institut arabe des droits de l’Homme.
Auteur : Samira DAMI
Ajouté le : 30-04-2013

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