vendredi 17 mai 2013

Congrès national contre la violence le 18 maiPrendre le taureau par les cornes


 Le congrès national contre la violence se tiendra le 18 mai prochain, à Tunis. En présence des représentants des trois présidences, de l’ANC, de l’Ugtt, de l’Utica et de la société civile. Objectif : signer une charte nationale contre la violence.
Cette action a été décidée le 10 février dernier, suite à l’assassinat de Chokri Belaïd qui a appelé à plusieurs reprises à l’organisation d’un congrès contre la violence.
Les objectifs de ce congrès sont aussi clairs que stratégiques, affirme Abdessatar Ben  Moussa, président de la Ltdh et membre du comité chargé de l’organisation du congrès : «Après l’assassinat du martyr Chokri Belaïd on est arrivé au point de non-retour et on a touché à l’interdit. D’où l’importance de ce congrès et de ses objectifs qui consistent à assurer d’abord et avant toute chose la sécurité dans le pays et à combattre toute forme de violence si l’on veut organiser et garantir des élections libres et indépendantes. J’insiste pour dire que seul l’Etat est responsable de la sécurité du pays et du citoyen. Nulle autre partie, quelle qu’elle soit, n’en est responsable. Car ce n’est que dans le calme, la sécurité et la sérénité qu’on peut réaliser les objectifs de la révolution.
Autres dessins affichés : permettre de bonnes conditions pour la relance de l’économie et des investissements et garantir enfin les libertés d’expression, d’opinion et de la presse».
Afin de tenir les assisses de ce congrès, une journée préparatoire de réflexion au sein de plusieurs ateliers de travail sera organisée le 27 avril.
A cette fin, cinq commissions sont déjà à pied d’œuvre. Il s’agit de la commission de préparation du projet de la charte contre la violence, la commission du projet de loi de l’Observatoire contre la violence, qui prendra la forme d’une structure indépendante publique et du projet de loi concernant la Journée nationale contre la violence qui sera organisée périodiquement le 6 février de chaque année. Trois autres commissions sont également mises sur pied. Elles seront chargées des préparatifs du congrès, de la communication et de l’intendance.

Mécanismes contre la violence

Comment assurer des mécanismes de lutte contre la violence ? Abdessatar Ben Moussa nous en énumère quelques-uns : «Il existe plusieurs mécanismes à instaurer contre la violence : l’édification d’un observatoire national contre la violence qui prendrait la forme d’un organisme public dont les prérogatives seraient de recenser les aspects et actes de violence et d’en délimiter les responsabilités.
Au lieu de recourir à une commission mise sur pied par le gouvernement pour délimiter la responsabilité des uns et des autres quand des actes de violence sont commis, comme ce fut le cas par exemple lors des incidents du 4 décembre 2012 devant le siège de l’Ugtt, l’observatoire pourrait jouer ce rôle. Le décret-loi 88 en date du 11 septembre 2011 ayant trait à l’organisation des associations stipule dans l’un de ses articles les mécanismes de poursuite judiciaire lors d’actes de violence.
Il s’agit de mettre en application ce mécanisme qui peut aboutir à la dissolution d’une association par exemple. Or, aujourd’hui, seul le secrétaire général du gouvernement peut mettre en application ce mécanisme. L’Observatoire pourrait contribuer à activer ce mécanisme. Il aura également pour tâche de présenter un rapport annuel aux trois présidences avec des propositions efficaces pour lutter contre la violence.
Autre mécanisme : nous comptons, d’autre part, initier une journée nationale contre la violence, tous les 6 février de chaque année, durant laquelle seront organisées des manifestations entre conférences et hommages qui seront rendus aux associations qui auront contribué à combattre la violence.
Enfin, il est nécessaire de concocter des campagnes de sensibilisation et de conscientisation à la gravité et au danger de la violence, et ce, dans les établissements scolaires, les villes et les régions, maisons des jeunes, car tout le monde, jeunes et moins jeunes, doit comprendre que les bourreaux d’aujourd’hui, autrement ceux qui commettent des actes de violence, peuvent devenir les victimes de demain».
Voilà quelques mécanismes concrets en attendant d’en retenir d’autres lors de la Journée préparatoire le 27 avril. Abdessatar Ben Moussa conclut  que «nous espérons que cette initiative contribuera à sauvegarder notre pays et notre patrie de toute forme de violence, politique notamment. Tous les partis et organismes civils y sont invités. Ceux qui feraient faux bond encourageraient, en quelque sorte, indirectement la violence». Voilà qui est bien dit. C’est prendre le taureau par les cornes.
Rappelons que les initiateurs de cette action ne sont autres que la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, l’Ugtt, l’Ordre national des avocats tunisiens, l’Institut arabe des droits de l’Homme, outre un collectif de la société civile (l’Association tunisiennes des femmes démocrates, l’Académie internationale des droits de l’Homme…).
Auteur : Samira DAMI
Ajouté le : 12-04-2013

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