vendredi 17 mai 2013

Explosion d’une quatrième mine à Jebel Chaâmbi — Le colonel-major Mokhtar Ben Nasr à La Presse : «Nous sommes déterminés à ratisser toute la surface du mont, mètre par mètre»

 • 16 blessés au total, dont cinq graves
 • C’est le prix à payer pour la défense de la patrie 

Une quatrième mine antipersonnel a explosé hier à 9h30 à Jebel Chaâmbi, dans le gouvernorat de Kasserine, faisant trois blessés parmi les militaires, dont deux grièvement. 
Le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, porte-parole du ministère de la Défense nationale, a déclaré à La Presse : «La mine a explosé lors des opérations de ratissage entamées la semaine dernière et qui se sont soldées par seize blessés parmi les militaires et les forces de sécurité intérieure dont cinq graves. C’est le prix à payer pour la défense de la patrie, afin de déloger ce groupe de terroristes retranché au mont Chaâmbi.
Nous sommes déterminés à ratisser cette importante surface large de 70 km2, mètre par mètre, afin d’empêcher ces groupes de s’implanter et de s’installer. Nous sommes conscients des pertes que cela occasionnera et que nous acceptons vaillamment. C’est là la rançon à payer pour préserver l’intégrité du pays».
Les trois militaires ont été héliportés à l’hôpital régional de Kasserine où deux d’entre eux ont subi des opérations chirurgicales. Le premier a été amputé d’une jambe et le deuxième atteint au visage, précisément à l’arcade sourcilière gauche, a reçu les soins nécessaires, alors que la blessure du troisième est sans gravité. Les blessés ont été ensuite transportés à l’hôpital militaire de Tunis où leur état est actuellement stable. 
Comment les explosions se sont reproduites après celles de la semaine dernière qui ont fait 13 blessés dont trois graves ? N’a-t-on pas tiré les leçons? Le colonel-major répond: «Les mines ayant explosé sont de confection artisanale et sont fabriquées avec de l’amonitre, utilisé comme engrais, un produit chimique difficile à détecter par la Brigade canine et les détecteurs de mines dont nous disposons. Il suffit donc de marcher sur une mine pour qu’elle explose». 

«Une base arrière pour s’entraîner ou préparer des opérations terroristes» 

Ces groupes de jihadistes retranchés dans des repaires à Jebel Chaâmbi sont-ils en transit ou ont-ils adopté la Tunisie comme terre de jihad ? C’est la question que nous avons posée au colonel-major Mokhtar Ben Nasr. 
Réponse : «En principe, ces groupes ont résidé dans des abris, sorte de lieux pour effectuer des haltes, puisqu’ils ont laissé derrière eux des aliments, des couvertures, des téléphones portables et autres documents qui incitent au jihad. Ils posent des mines pour deux raisons, d’abord être prévenu par leur l’explosion et pouvoir se retirer, ainsi, rapidement et ensuite retarder l’avancée des recherches. 
Ces groupes sont réfugiés dans la montagne dans le but de s’entraîner. Mais il peut s’agir aussi d’une base arrière pour s’implanter et préparer des opérations terroristes dans le pays. C’est pourquoi nous sommes déterminés, en coordination avec l’Algérie, pays frère, à les déloger, quitte à payer cher cette action pour protéger le pays».
Enfin, concernant le manque de stratégie et d’instructions claires de la part des supérieurs hiérarchiques déplorés par certains agents de la sécurité intérieure, le colonel-major est catégorique: «Tout ça est faux et les forces de sécurité intérieure l’ont elles-mêmes démenti. Les militaires et les forces de sécurité intérieure mènent une opération programmée, précise et délicate avec tous les moyens et les équipements nécessaires. Une seule personne peut donner des instructions pour se retirer ou tirer : c’est le commandant de terrain. Or, on le sait, celui qui ne tire pas devient une cible. Il est donc impensable qu’un commandant agisse de manière à ce que ses troupes deviennent une cible».

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