mardi 7 mai 2013

Néji Bghouri, nouveau candidat du Snjt, création de la Haica: des promesses, toujours des promesses


 • Néji Bghouri, nouveau candidat du Snjt
Le feuilleton de la nomination du président de la Haica (Haute instance indépendante de la communication audiovisuelle) continue de plus belle. Chacun campant, visiblement,  sur ses positions.
Avant-hier, une rencontre à la présidence de la République a réuni les principaux protagonistes : le président de la République provisoire, Néjiba Hamrouni, présidente du Snjt (Syndicat national des journalistes tunisiens) et Kamel Laâbidi, président démissionnaire de l’Inric (Instance nationale de la réforme de l’information et de la communication).
Durant cette rencontre, la présidence a nié toute velléité de désigner le président de la Haica sur des critères partisans, tout en indiquant que l’annonce de la composition de l’Instance est imminente.
De son côté, le Snjt et l’Inric tiennent à l’indépendance du président de la Haica, ainsi qu’à celle de ses membres, considérant que la nomination du président  de la Haica relève des prérogatives du président de la République provisoire et non de la Troïka. L’ingérence de cette dernière dans cette nomination étant contraire au décret-loi 116.
Les présidents de l’Inric et du Snjt «soutiendront une instance répondant aux critères d’indépendance, de compétence et d’expérience», comme le stipule la loi. Mais dans le cas contraire, «ils la rejetteront et la boycotteront», tout en se réservant le droit de recourir au tribunal administratif.
Lundi matin, le porte-parole officiel de la présidence de la République, Adnane Mansar, a déclaré que la composition de la Haica allait être annoncée lundi soir.  Mais jusqu’à aujourd’hui, on n’a rien vu venir.
Ainsi le suspense dure et continue. «Ces annonces sans lendemain étant contre-productives», selon l’Inric et le Snjt.
Nous avons appris par ailleurs, selon une source bien informée, que «le Snjt a proposé un nouveau candidat, en la personne du journaliste Néji Bghouri, en remplacement de Hichem Snoussi qui n’a pas suscité, semble-t-il, le consensus de tous les partenaires». Rachida Neïfer, rappelle-t-on, est l’autre candidate proposée par le Snjt.
Le Snjt et l’Inric insistent, donc, pour le choix d’une personnalité connue et appréciée pour son indépendance d’esprit, ses positions déjà affichées et son activisme pour la réforme et la liberté de l’information, afin de présider la Haica. Soit, un président qui saura résister aux pressions des pouvoirs et des partis politiques quels qu’ils soient. D’autant que l’instance jouera le rôle d’arbitre lors des prochaines échéances importantes que connaîtra le pays, à savoir les élections présidentielle et législatives, à travers, par exemple, la distribution du temps de parole aux différents candidats.
L’Inric et le Snjt invitent le président de la République, Moncef Marzouki, qui a manifesté, à plusieurs reprises, sa volonté de garantir l’indépendance de la Haica loin de tout tiraillement politique, à assumer ses responsabilités et à exercer ses prérogatives loin de tout esprit et calculs étroits partisans. Ainsi, tout retard et toute entrave à la constitution et à la mise sur pied de la Haica profiteront aux nouvelles chaînes de radio et de télévision, proches du pouvoir, et notamment du parti dominant, qui verront le jour de manière illégale et dont les financements demeurent inconnus et suspects, cela en l’absence de toute autorité de contrôle audiovisuelle. Ce qui favorisera la domination du capital, la pression sur la liberté des journalistes, constituant, ainsi, une menace pour l’indépendance des médias audiovisuels.

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